Ferté Jazz 2014: Le 06/06/2014, une journée de pure tuerie musicale.
S’il y a une date qui, musicalement et aussi en terme de performance scénique, restera gravée dans les mémoires et les annales de l’édition de cette année à la Ferté Jazz, ce sera aussi, à n’en pas douter, celle du 06/06/2014. Une mémorable et véritable Tuerie musicale sous le sceau de la guitare !
Les deux scènes (Kiosque et Esplanade) qui constituent les tribunes du festival ont vu passer en cette journée ensoleillée, du beau et du bon monde ; mais surtout de grands artistes, fruit d’une programmation rigoureuse et efficace et de grande qualité. Une programmation rendue possible par l’excellent trompettiste et programmateur du festival Nicolas Folmer. Avez-vous écouté le dernier de Nicolas ? C’est carrément (Stratosféerique).
Une programmation de très haute facture qui dévoile chaque année, les ambitions de ce festival et de son programmateur; une programmation qui met en évidence, la réelle et bonne volonté des élus de la ville de la Ferté sur Jouarre, d’inscrire ce festival au panthéon des villes qui, avec beaucoup de brio, célèbrent le Jazz.
Sans vouloir verser dans quelconque vaticination, il est fort à parier qu’il sera difficile, alors très difficile d’aller décrocher la barre où elle a été placée par les protagonistes d’hier : The Volunteered Slaves, Charlier/Sourisse et son band et surtout, le monstre de scène qu’est Lucky Peterson et ses acolytes dont l’explosif et expressif Shawn Kellerman…Comme on dit ailleurs, wait and see !
The Volunteered Slaves: No stress, just music and only music…!
Quel curieux nom pour un groupe de zik n’est-ce pas ? Il faut pourtant les avoir vus sur scène, pour comprendre qu’ils portent finalement bien leur nom, ces 6 bonhommes. Oui, ils sont de vrais esclaves de la musique, ils la servent, ils lui sont soumis mais avec une telle folie qui n’appartient qu’aux vrais musiciens qu’ils sont.
Lorsqu’à 19 heures, Nicolas Folmer introduit le groupe sur la scène du kiosque, personne parmi les spectateurs ne soupçonnait que la bande à Olivier Temine et Herve Samb annonçait, posait les prémisses de ce qu’allait être la mémorable soirée du 06/06 à la Ferté Jazz.
Lancés comme des bolides, Olivier Temine (Saxophone) et ses potes impriment une cadence d’enfer d’entrée de jeu. Le public est directement embarqué dans ce rythme infernal que la basse d’Akim Bourmane soutient et supporte pendant qu’Olivier souffle, souffle et souffle. Rejoints sur scène quelques minutes plus tard par Herve Samb, le guitariste sénégalais vient ajouter la note qui porte la différence et ainsi asseoir l’emprise du rythme sur le public…
Ne ratez aucune, alors aucune occasion d’aller voir sur scène, Arnold Moueza (percussions), Julien Charlet (Batterie), Emmanuel Duprey (Piano) et les autres, sinon vous manquez une véritable occasion d’aimer un groupe qui cultive la performance scénique comme peu de groupe savent le faire ; avec une musique entrainante, festive, de partage, mais d’une redoutable efficacité. Leur dernier disque The Day After est vivement conseillé et aussi le dernier d’Hervé Samb (Time to Felel). Nous y reviendrons plus tard.
Charlier/Sourisse et le Multiquarium
Tout en douceur et avec beaucoup d’efficacité.
Le sextet d’André Charlier (batterie) et Benoit Sourisse ( piano)qui augurait la soirée sur la scène de l’Esplanade sans le savoir peut-être, avait la secrète mission que le public assigne aux artistes suivants une très bonne prestation qui a précédé, de faire au pire comme the Volunteered Slaves, au mieux, aller au-delà. Nous vous disions que cette journée était placée sous la coupole de la guitare…Pierre Pechaud arrivera-t-il à faire partir des esprits les images et les sons d’Hervé Samb, consommées quelques heures auparavant ? Telle était l’interrogation de celles et ceux qui avaient compris la thématique de la soirée.
Le sextet emmené par Benoit Sourisse et un étincelant Stéphane Guillaume au saxophone, a rempli sa mission. Charlier/Sourisse et le Multiquarium ont installé le public dans un confort digne de leur rang…Du Jazz pur, qui voyage, qui se nourrit de l’autre et s’offre aux autres avec beaucoup d’habileté et de maestria.
Lucky Peterson : Lorsque la « pyromanie musicale » devient tout simplement art .
On ne peut espérer mieux d’un spectacle. L’expression mettre le feu prend tout son sens avec Lucky Peterson et ses musiciens. Car même si Lucky est en soi un spectacle, il n’en demeure pas moins vrai que Shawn Kellerman (guitariste virtuose) en est un lui aussi et de quelle manière ! Deux explosifs aux mêmes postes. Moins expressifs que les deux premiers dans l’attitude, Timothy Waites (basse) et Raul Valdes (batterie) ne sont pas en reste dans leur jeu, de véritables tueurs à gages. Sagement installés, ils vous pulvérisent de rafales de sons qui vous obligent à vous pencher sur leur cas.
© Olivier Farkas|Tribune2lartiste.com
Ces quatre sur scène, vous mettent littéralement la salle en feu et l’expression prend tout son sens. Il a fallu juste qu’une chanson, pour que Lucky et Shawn foutent du joli et joyeux bordel dans la salle de l’Esplanade… Bousculant tous les codes, ils ont eu le talent et la prouesse d’affronter et, le temps d’un concert, de sortir de sa “sagesse” et de son confort, le public. Ils ont littéralement retourné la salle dans tous les sens. C’était tout simplement du show ! On n’ose même pas imaginer ce qui se passerait si un jour, il leur prenait l’envie d’interpréter “Allumer le feu” …. Oui Lucky Peterson et son band ont mis le feu pour le bonheur et l’honneur du Jazz…