Mavis Staples, la conscience historico-musicale.

Aller à la rencontre de Mavis Staples, quelle que soit la manière, c’est aller à la rencontre de la conscience musicale et historique. C’est aller à la rencontre d’une dame qui, du haut de son âge respectable, est en quelque sorte la mémoire de son époque. Du haut de son mètre cinquante-trois, c’est un petit bout de femme à l’envergure impressionnante et à la voix d’or. Une trajectoire hors du commun, l’engagement d’une vie pour les droits civiques et une carrière musicale de plus de 60 ans aux côtés des plus grands artistes de la planète sans jamais s’essouffler.

C’est ce que, le 18 juin dernier au Casino de Paris, malgré l’empreinte du temps sur le physique, elle a encore su démontrer devant un public tout acquis à sa cause. De sa puissance vocale, l’octogénaire n’a rien perdu. Dès la première note, elle a donné de la voix et indiqué la direction. Soutenue par une équipe de choc, dont le guitariste Rick Holstrom ou de Saundra Williams en backing vocals, Mavis Staples reste incollable sur son répertoire et répond présent. Fidèle à sa parole, elle tient à le rappeler dans une de ses chansons, Respect Yourself .

De sa prestance comme de sa puissance vocale, l’amie de Martin Luther King n’a rien perdu et continue à sa façon, de transmettre le message. Ne disait-elle pas, à la veille de ses 80 ans: “Je suis la messagère” et de rajouter “C’est mon travail – cela a été le cas toute ma vie – et je ne peux pas abandonner tant que la lutte est encore en cours. Nous avons encore du pain sur la planche, alors je vais continuer à devenir plus forte et à délivrer mon message chaque jour“.

Une véritable conscience historique, qui la classe parmi les plus GRANDES.