Yilian Cañizares franchit un autre cap avec Invocación.
Comme dans Ochumare sorti il y a deux ans, Invocación, le nouvel album de Yilian Cañizares est un récipient, duquel on ne saurait extraire les subtilités du contenu, comprendre l’envergure, si au préalable, on n’a pas pris la peine de mesurer la trajectoire de cette violoniste. Une certitude, comme une déesse elle avance, et son pouvoir de séduction encore plus attrayant.
Une trajectoire résumée dans le propos ci-dessous, lorsqu’elle évoque le titre de son nouvel album :
Ce titre rappelle nos croyances afro-cubaines, Yoruba. Cet album parle des personnes importantes, qui continuent à m’accompagner après leur disparition. J’ai été inspirée par ceux qui sont partis. Le fil rouge de cet album c’est l’invocation des ancêtres, de ceux qui m’ont inspirée. Bien que ma musique soit ancrée dans mes origines, il y a un regard vers le futur. C’est une invocation à l’avenir.
Avec Invocación, Yilian Cañizares se place au carrefour des rythmes et des styles. La douceur de sa voix et la fluidité de son jeu dessinant à merveille l’arc en ciel de ses inspirations. Du lyrisme, comme dans la reprise d’Édith Piaf, Non je ne regrette rien ou dans Toi mon amour ou encore Iya Mi en passant par le swing de Mapucha ou de la plage éponyme, son jeu dans les 10 plages que compte l’album, est d’une rhétorique qui force admiration et respect.
Ça pulse, ça swing, c’est hautement rythmique ! Il est à souligner que le travail d’orfèvre de Daniel Stawinski au piano, aux côtés bien sûr de David Brito à la Basse électrique et à la Contrebasse et de Cyril Regamey à la Batterie et aux Percussions, confère une autre dimension à cet album.
Invocación nous indique que nous sommes en présence d’une musicienne qui a changé de braquet, pour aller titiller l’élégance et la finesse dans leur expression profonde par l’archet.