“SonicWonderland”, le merveilleux monde sonore de Hiromi Uehara.

Sa musique est à l’image des mets qu’elle consomme après chaque prestation scénique, histoire de se redonner des forces. Délicieux, savoureux, succulents. Elle a sûrement raison de recharger ses batteries corporelles, car la scène chez Hiromi, est d’abord un déploiement d’énergie considérable, elle est punch, tonique. Oui, la scène peut être bestiale, à vous dévorer. Oui, la pianiste ne se ménage pas et donne tout ce qu’elle a dans les tripes quand elle monte sur scène.

Hiromi/©Tribune2lArtiste

Une énergie au service d’une musique savoureuse et audacieuse. C’est ce qu’elle nous offre dans son dernier album, SonicWonderland. Une véritable aventure au pays des merveilles sonores, dans laquelle la pianiste s’affranchit des règles, pour donner libre court à sa versatilité musicale, à sa créativité débordante, tout ceci doctement maîtrisé et conçu. Car, ne nous trompons point, un tel exercice de maîtrise dans l’affranchissement des règles n’est possible que pour des virtuoses. Et, avec la pianiste japonaise, nous sommes en présence d’une musicienne virtuose.

Neuf titres enregistrés en quatuor [Gene Coye à la batterie, Hadrien Feraud à la basse et Adam O’Farril à la trompette], dans lesquels les styles sont subtilement enjambés,  le tout renforcé par des effets de jeux vidéo, pour un paysage sonore qui déjoue l’attente et surprend. Et c’est ce qui fait tout le charme de cet album qui porte bien son nom et que la pianiste défend depuis quelques jours sur scène. Une vraie et audacieuse aventure musicale qui vous saisit tant l’intensité est forte. Même si elle nous conte, ainsi la piste 8, une certaine utopia, on est en présence d’une œuvre réelle et belle.