Sandra Nkaké délivre une prestation de haute voltige, approchant la stratosphère.
Pour la deuxième soirée des Saveurs jazz festival, on peut aisément dire qu’elle était électrique, très énergique. Réunir en une soirée Otis Stacks, Sandra Nkaké et Morcheeba, toutes ces énergies, ne pouvaient au final, que produire de l’électricité dans l’air et dans les notes.
Mais, sans toutefois faire injure aux deux groupes qui avant et après sont passés, à la réaction du public, il était clair que Sandra Nkaké était en cette soirée, la véritable attraction et tête d’affiche. Qu’il s’est massivement déplacé pour admirer la dame au coffre vocal époustouflant et à la prestance d’une vraie diva. Et, elle a brillamment rempli son contrat.
Ce n’est pas de notoriété dissimulée qu’en Sandra Nkaké, se dissimulent des particules de Grâce Jones, ne serait-ce que déjà par leur rapport avec le conventionnel. La notion de liberté occupant une place importante dans leur vision du monde. C’est donc en véritable conquérante, que Sandra est apparue au devant des spectateurs de la scène du parc, pour présenter son dernier album Tangerine Moon Wishes en délivrant une prestation de très haut de gamme.
Un peu à l’image de ce qu’avait en 2016 fait Esperanza Spalding dans le projet Emily’s D + Evolution, Sandra Nkaké a elle aussi, su mettre en scène les chansons de son album, leur donnant une âme, un corps et jouant à merveille leur personnage. Et l’équilibre entre la théâtralisation et le musical est d’une justesse, qui fait qu’on ne se perd pas dans les genres.
La Camerouno-française, nommée aux victoires de la musique dans la catégorie voix, a encore montré que dans ce registre, elle flirte avec l’excellence. Entre puissance et fragilité, gravité et légèreté, elle slalome avec une déconcertante facilité et s’amuse. Accompagnée dans ce show par des musiciens aussi justes, Sandra Nkaké a tout simplement approché la stratosphère.