Samara Joy, définitivement dans la cour des GRANDS.
Le monde de l’entertainment a cette impressionnante faculté d’annoncer le printemps, de le conforter, à la seule vue d’une hirondelle. Parfois cela fonctionne et l’on voit celui-ci s’installer dans la durée, démentant donc le fameux aphorisme. Tel que lancée, tout porte à envisager, l’installation dans la durée, de Samara Joy, dans le ciel que ces voix enchantent et illuminent. Et d’autres fois, c’est la désillusion totale.
A même pas encore 24 ans, qu’elle aura au mois de novembre prochain, Samara Joy est, et à raison, comparée aux immenses dames du jazz telles que Ella Fitzgerald, Nina Simone et autres pointures. Dernièrement, c’est Dee Dee Bridgewater en personne qui, non sans fierté, immortalisait leur rencontre à l’ouverture du festival de Jazz à Juan. Rentrée dans le jazz en 2017, la native du Bronx (New-York) en moins de quelques années, a raflé les prestigieuses récompenses dans le domaine.
Deux choses sont frappantes chez cette adolescente. D’abord sur scène, cette impression de facilité qu’elle donne, qui réussit à masquer tout le travail technique, consubstantiel à l’art du chant, pour ne laisse entrevoir que le naturel. Elle chante comme il nous est naturel (normal) de respirer. Une insolente aisance dans l’exécution, par le sentiment de facilité qu’elle dégage. Ensuite, et c’est le plus difficile, dans un monde où l’érection des stars est la règle et dont les conséquences sont parfois désastreuses lorsqu’on y est propulsé jeune, elle sait encore garder son âme d’enfant, d’adolescente, avec les préoccupations qui lui sont inhérentes. Sortie de la scène, Samara Joy s’amuse, se délecte d’être en compagnie des gens de son âge. Elle est disponible pour tout le monde. Elle ne snobe aucune sollicitation. Elle est carrément dans cette insouciance qui lui permet de ne pas être broyée par le star system et jouir ainsi de sa vie de jeune ado. Ce naturel qu’elle dégage lorsqu’elle chante, elle l’est en dehors de la scène.
Sans aucun doute, à bientôt 24 ans, Samara Joy redéfinit les cartes du jazz vocal et se positionne comme la figure de proue de la nouvelle vague. Dans la table des GRANDES, elle y est confortablement installée.