Tel un sphinx, SIXUN renaît de son “absence” et se déploie avec plus d’autorité.

Six pour Un ou alors Un pour Six, fait est, que cette bande de six musiciens, de véritables cadors dans leur instrument, est un ensemble dont l’homogénéité repose pourtant sur l’hétérogénéité de leur personnalité respective, tout en ayant comme langage commun, la musique. Rejoignant ainsi ce propos de Fats Waller, parlant du jazz : “Le jazz ce n’est pas ce que vous faites, c’est la façon dont vous le faites...” Ce n’est pas la personnalité de chaque élément qui compte ; mais c’est la façon dont ils ont réussi à mettre celle-ci au service de leur activité/passion. Telle est l’une des réussites de ce groupe.

C’est ce qu’ils ont, dans les années 80, su exprimer, représenter ouvrant ainsi la musique à une approche encore plus ambitieuse, que celle qui rythmait l’époque, désinhibant ainsi d’autres musiciens qui n’osaient pas tenter l’exploration. Qu’on le veuille ou pas, SIXUN a été un phare, un guide dans le paysage musical français.

Après une longue absence, les amoureux de la fusion musicale en l’occurrence le jazz, ne peuvent que se réjouir de re-(voir) cette formation investir de nouveau la scène et servir le groove à haute intensité, comme on en avait plus vu faire par un groupe en France. Le petit changement intervenu dans l’ossature centrale, intégrant un nouvel élément à la percussion, apporte une autre coloration à la prestation du groupe.

De Paco Sery à Michel Alibo, en passant par Jean-Pierre Como, Louis Winsberg, Alain Débiossat et le nouvel arrivant Stéphane Édouard, laissez le groove de ces joyeux lurons vous emporter.