Richard Bona livre sa lecture de l’héritage africano-cubain.
Dans la tendance initiée par bien d’autres avant lui, le bassiste Richard Bona a aussi emprunté la brèche cubaine pour son album qui officiellement sortira le 24 juin prochain, trois ans après Bonafied. Rappelant, si doute était encore, que la clave africaine et la clave cubaine ne font finalement qu’une.
Peut-on se laisser aller à penser à un effet de mimétisme dans cette trajectoire cubaine ? Ce serait nier ce qui fait l’identité musicale de Bona, c’est-à-dire, l’exploration des terres nouvelles, la sortie des sentiers battus, pour des univers aussi surprenants que merveilleux. La piste cubaine n’est donc pas en soi une surprise, mais une suite logique. La question qui résulte est, sommes-nous ou serons-nous surpris dans ce qu’offre le bassiste dans Heritage ?
Les actes exploratoires en faveur d’un album à connotation cubaine ne laissaient plus de place au doute. Pendant plus de 4 ans à tourner avec le Mandekan Cubano, Heritage apparait juste comme la confirmation et la concrétisation d’une heureuse rencontre avec les Osmany Paredes, Dennis Hernandez ou le clan Quintero etc…
Heritage,une sorte de meelting-pot , dans lequel les rythmes cubains (6 pistes dont 2 reprises (Muntula Moto & Kivu) qui constituent l’essentiel de l’album, côtoient allègrement des ballades (2 pistes) exprimant une forte mélancolie ressentie suites aux tristes événements vécus ou appris (pistes 3 et 10), le tout ourlé par des intermèdes (4).L’intermède(piste 6), chanté dans la pure tradition Sawa (Esèwè), est aussi un clin d’œil, voire un hommage à cette malheureuse dame qui a perdu la vie au Cameroun, dans des conditions assez obscures.
Si on retrouve tous les ingrédients qui ont fait la marque Bona, la qualité des mélodies, les arrangements de qualité, la profondeur des textes, Heritage surprend-il pour autant ? Pour le savoir, à vos bourses pour découvrir cette nouvelle lecture d’une relation afro-cubaine qui n’a pas encore fini de livrer les dessous de son héritage et poétiquement déclinée ici par un esthète.
En écoute “Jokoh Jokoh”: