“NZIMBU”, comme un cri de ralliement.
Avec Ray Lema, il faut considérer chaque album comme une étape, un relai. Lui, ce lien, ce pont qui permet la liaison entre les points. Tout projet évoque une station d’embarquement. Le temps d’un arrêt, d’embarquer les divers passagers, puis poursuivre ou repartir vers d’autres aventures, d’autres horizons. Chaque aventure avec son lot de richesses…Et comment pouvait-il en être autrement ? Lui qui a bien vu le jour dans une gare. Décidément avec Ray Lema, on note la difficulté d’échapper à son destin.
En principe prévu sortir ce jour, NZIMBU, le nouveau projet de Ray Lema, est en même temps cette escale, cette station et cette passerelle qui a vu embarquer Ballou Canta (le compère de toujours), Freddy Massamba tous deux du Congo voisin, et Rodrigo Viana, venu tout droit du Brésil pour rallier la cause de l’engagement musical de Ray :se jouer des conventions.
NZIMBU, une richesse vocale de trois enfants qui appartiennent au même patrimoine, ont la même mère et séparés hélas par les vices de l’histoire; mais que le chant réunit de nouveau sous les accords de la guitare du cousin brésilien. Nzimbu ne signifie-t-il pas en Kikongo chant et fortune ?
La force de NZIMBU repose sur la cohésion vocale des trois congolais en plus de l’efficace et pourtant sobriété du jeu de Ray Lema au piano et de Rodrigo Viana à la guitare.
NZIMBU ou le chant de ralliement d’une Afrique qui, par le chant, est encore capable de retrouver toute sa richesse en rassemblant ses enfants. Ce soir, vous avez la double occasion de vous procurer cette belle œuvre et en même temps aller les voir au New Morning en concert.