Mais où est passée la chanson jazz ?

Betty Carter🗣: “Je suppose que je suis la dernière des Mohicans. C’est compréhensible: chanter du jazz n’est pas une pratique rentable. Les jeunes chanteuses sont attirées par la chanson commerciale -et il faut regarder la situation en face: si ce que vous chantez devient commercial, ce n’est plus du jazz.

Le temps a coulé, entre le moment où Betty Carter a fait ce constat et aujourd’hui. Et force est de constater que le propos reste d’actualité et le mal encore plus profond. Le fossé se creuse de plus en plus. La chanson jazz subit les affres du tout commercial, au point de métamorphoser jusqu’à ses acteurs/actrices.

Le chant jazz (stricto sensu) s’est vraiment évaporé. Quelques velléités qui peinent à résister et essayent de maintenir le souffle de vie de ce qu’était le chant jazz. En réalité, y a plus grand monde pour jazzer, swinger à la Betty Carter, à la Ivie Anderson ou autre Billie Hollyday, etc … qui incarnaient le jazz tant dans la chanson que dans l’attitude …
Des disques dits de jazz sans aucune saveur. Quelques inflexions qui en prennent la coloration, mais hautement malodorantes, pour conclure à du jazz, hum…ainsi se résume la chanson jazz.

Bon, il faut se rendre à l’évidence, le commercial a tué le jazz. D’ailleurs, il suffit de regarder les programmations des festivals dits de jazz, les victoires du jazz, etc…pour s’en convaincre. Le règne du gain a fini par tuer l’esprit du jazz, même dans l’attitude.

Il faut sans cesse rappeler ce propos de Cannonball Adderley: “Il n’y a pas d’avenir sans le passé et quiconque ne comprend pas vraiment d’où vient le jazz n’a pas le droit d’essayer de diriger où il va.