L’insubmersible Dee-Dee Bridgewater à l’assaut de l’Olympia.

Une performer de très haut vol.

Il faudra encore attendre bien longtemps, pour celles et ceux qui douteraient de ses capacités, Dee-Dee Bridgewater is still there et croyez-le, pour très longtemps, tant que la nature lui  donnera encore cette grâce d’exister. Et il ne sera pas simple de lui trouver une héritière du même calibre. Le propos laudatif qui a précédé ses prestations avant celle XXL donnée  hier soir à l’Olympia de Paris, ne procédaient, ni ne relevaient d’un quelconque produit marketing en recherche de placement, encore moins d’une association de flagorneurs consentants, sous la coupe d’une artiste, faisant de la surenchère. Ce propos est bel et bien marqué du sceau de l’excellence, du factuel, de la vérité du terrain. Miss Dee-Dee Bridgewater est tout simplement cette référence encore en vie. Elle est, une vraie légende vivante…

Dee-Dee Bridgewater/©Tribune2lArtiste

Une certaine frilosité (pour ne pas dire plus) encore existante dans le monde de l’entertainment, a du mal à reconnaître et à dire aux artistes-musiciennes, qu’elles sont des légendes vivantes. Et pourtant, il y en a eu et il y en aura comme il y en a. Oui ! Après le départ de Tina Tuner, il nous reste encore Dee-Dee Bridgewater. Empruntant à l’expression consacrée, une vraie bête de scène. Même si on aime mieux le terme, une déesse de la scène. Faisons donc avec celui-là. Oui la dame, du haut de ses printemps respectables, est une vraie bête de scène. Elle en a encore fait la démonstration hier, pour le bonheur des spectateurs dont le panel est si impressionnant au regard des âges.

Elle peut fièrement affirmer, “we came and we did the job” ! Et nous ne le répéterons jamais assez, si pour elle, :”Ella (Fitzgerald) incarne le bonheur pour les Noirs américains, Nina Simone le militantisme et Billie Holiday la souffrance“, alors elle Dee-Dee Bridgewater, a su faire et être la synthèse de ses trois consœurs.

Dee-Dee Bridgewater/©Tribune2lArtiste

Une véritable école de scène.

Si les mânes ancestraux sont présents, ainsi Birago Diop qui affirmait : “Ils sont dans l’Eau qui dort, Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule. Les Morts ne sont pas Morts” ; alors, il faut avouer, qu’ils entourent, voyagent et prestent sur scène avec leur protégée. Sur scène, à son identité personnelle, se greffent les personnalités qu’elle chante, auxquelles elle rend hommage. Car la tournée intitulée We Love Ella dont l’égérie n’est rien d’autre que l’incontournable Ella Fitzgerald, sous le pont qu’elle bâtit entre les genres musicaux, Dee-Dee Bridgewater fait couler les eaux musicales de ces grands noms dont elle revisite et reprend magistralement et majestueusement sur scène, les chansons.

A l’image des grandes douleurs, les grandes prestations se passent de commentaires. Elles se vivent, on les savoure intimement et pourquoi pas égoïstement. Tout ce que l’on sait dire de Dee-Dee Bridgewater, renforcé encore hier par ce que nous avons vécu, la scène est son terrain de jeu préféré. Elle y exerce son pouvoir de séduction et sa maîtrise, comme peu savent le faire. Et évidemment, l’un ne pouvant se faire sans l’autre, avec des musiciens de très bonne facture. Le The Amazing Keystone Big Band dont elle a vu naître certains des membres, est une formation bien solide et qui maîtrise ses gammes.

La nouvelle génération (homme & femme) a encore cette opportunité, cette chance, d’avoir cette école scénique encore en capacité d’instruire, de guider ; elle ferait mieux de s’en approcher et d’y prendre de la graine, car qu’on se le dise, Dee-Dee Bridgewater is the voice et aussi la voie. C’est la référence encore en activité…Pour cela, All we need is just LOVE.