Époustouflant MC Solaar, au Parc du Vissoir.

Les signes des années qui passent se font certes visibles physiquement; mais n’ont en rien entamé la finesse de son verbe et la fluidité de son flow, toujours au point. Ainsi va-t-il de MC Solaar, l’un, sinon le meilleur de sa catégorie.

Après une longue période d’absence, 10 années quand même, MC Solaar a depuis quelques années, rassuré ses nombreux fans par son retour. Dans cette marche vers le renouveau, Claude MC ne fait plus mystère de sa vision de son art. Toujours avoir présent, l’étincelle qui a fait de sa discipline, un courant musical à part entière et surtout enfin respecté dans son pays d’adoption, la France. Et cette étincelle n’étant rien d’autre que le jazz. Ne l’avait-il pas déjà annoncé: “Si le rap excelle, le jazz en est l’étincelle.”

Ses différentes apparitions sur scènes nous orientent déjà vers le nouveau Solaar ? Rien n’est moins sûr. D’une scène à l’autre, Claude MC livre des éléments tangibles. Nous replongeant dans ses chansons cultes par des nouvelles orchestrations teintées jazzy, sans leur extraire leur substrat, leur procurant une saveur nouvelle, toujours avec la même subtile finesse.

On a encore en esprit sa performance de toute beauté,qui conjuguait Philharmonie & Rap en 2017 à Jazz à Vienne. Hier au parc du Vissoir, c’est en version symphonique que le compositeur et non moins poétique chanteur est venu époustoufler l’auditoire. C’était du grand Art, avec un Solaar en toute maîtrise.