D’une claquette, Lucy Dixon s’attire les sympathies du public.
Elle avait la délicate et parfois ingrate situation ; celle de faire la première partie de Térez Montcalm. Celle de savoir qu’on vient d’abord et surtout pour la tête d’affiche. Qu’en cas de piètre prestation, le tremplin qui lui est ainsi offert, risque de définitivement plomber ses chances car, on ne l’aura pas « vue » ou on l’aura vue pour de mauvaises raisons.
Pourtant, c’est avec beaucoup de brio que l’anglaise Lucy Dixon a passé et réussi son oral, par une prestation restée gravée dans la mémoire des spectateurs présents au New-Morning, le 15 décembre dernier. Entre claquettes et chant, Lucy Dixon oscillait avec une déconcertante aisance. Sa gracieuse puissance vocale et sa prestance scénique, portées par d’excellents guitaristes, plus le choix de l’acoustique, ont rendu toute sa pureté au projet scénique. Lucy Dixon se délecte sur scène et nous enchante.
Mais pour davantage apprécier à sa juste valeur Lucy Dixon et son univers, il faut chercher dans son dernier disque Lulu’s Back In Town. Une merveilleuse pièce qui met en évidence ses talents de jazzwoman de choix. Si on peut regretter ne pas y voir figurer des compositions personnelles, ceci n’occulte pas le fait que, les reprises faites des autres Fats Waller ou Judy Garland, nous rendent vraiment happy.
C’est sans modération aucune que nous vous conseillons cet album de 15 titres, qui vous fait voyager dans les méandres du temps, finalement pas si loin que ça…
Véritable coup de cœur, si d’aventure elle est programmée dans les parages, aucune hésitation à avoir car Lucy Dixon vous entretient merveilleusement bien pendant qu’elle exécute son pas de danse.