CARMEN SOUZA ensoleille le Sunside lors de la présentation de “THE SILVER MESSENGERS”

Inspirée par le pianiste Horace Silver, Carmen Souza n’oublie pas pour autant, de nous plonger dans ce qui est l’ADN de sa musique, les ingrédients musicaux puisés dans ses terres originelles, l’île du Cap-Vert. Des ingrédients qui assaisonnent et enrichissent les influences puisées ci et là dans sa riche trajectoire. Sorti le 24 janvier dernier, c’est ce que rappelle son neuvième album THE SILVER MESSENGERS. Un hommage au pianiste, décédé il y a 5 ans. On y retrouve l’audace et l’éclectisme qui caractérisent l’auteure – compositrice – interprète Carmen Souza. Un hommage qui n’est pas non plus le fruit d’un hasard. Car en plus d’être un compatriote, Carmen Souza s’est immédiatement reconnue dans l’univers musical du pianiste, dès la première écoute.

Carmen Souza by Samuel Nja-Kwa

Album audacieux, flamboyant, le disque s’illustre davantage par la subtilité des mariages des styles, que la voix nasillarde de la chanteuse qui, que ce soit en anglais, en créole ou en portugais, tisse chaque chanson de l’album avec le son des autres instruments avec minutie. Un album dans lequel la cap-verdienne laisse pétiller les styles avec beaucoup de fluidité, le tout dans une parfaite harmonie.

Dans le cadre de sa tournée promotionnelle, elle a donné le 26 février, un concert dans la capitale française au Sunside sous le regard de l’ambassadeur du Cap-Vert venu exceptionnellement pour la circonstance. Une présence scénique indiscutable, une exemplaire manière d’habiter, de s’approprier les chansons. Oscillant entre guitare et piano en passant par le ferrinho (instrument traditionnel cap-verdien), Carmen Souza a rendu une copie sans rature. La fusion avec l’efficace et  rayonnant bassiste Théo Pascal est perceptible et permet une facile et meilleure alchimie avec les autres musiciens, dont Benjamin Burell au piano et Elias Kacomanolis à la batterie. Un magnifique concert qui a également montré les qualités de grande scateuse de celle qui, à n’en pas douter, fait incontestablement partie des meilleures voix jazz de l’échiquier actuel.

A 39 ans, Carmen Souza est, indiscutablement, la figure de proue de cette nouvelle génération d’une musique cap-verdienne conquérante. Une génération qui n’a de cesse de repousser ses limites pour s’inscrire dans le gotha mondial.