Camille Bertault,un jazz frais par une artiste solaire.
A la vérité, la sortie au New-Morning n’était pas forcément orientée pour aller voir Camille Bertault. A la vue de l’affiche (sur le profil de Minino Garay) qui annonçait son spectacle d’hier dans la capitale parisienne, cela a retenu notre attention. Pourquoi annonce-t-il ce concert avec tant d’enthousiasme ? On sait l’homme assez jovial, affable et laisse difficilement indifférent, car haut et riche en couleurs. Nous apprenons grâce à cette affiche, qu’il a joué les percussions dans “Bonjour Mon Amour“*, le dernier opus de Camille Bertault. Cela était déjà suffisant pour nous, de faire le choix du New-Morning que celui d’un ailleurs, où attendaient d’autres spectacles.
Une seule idée nous obnubilait donc, en nous rendant au New-Morning à savoir : qu’est-ce que la collaboration Camille Bertault et Minino Garay peut-elle donner sur scène ? Assisterons-nous à une scène où le personnage central serait spectatrice de son propre show ? Car Minino Garay a de la présence par son jeu, par sa personnalité, et peut facilement ravir la vedette à son hôte.
Mais, disons-le d’emblée, nous avons agréablement été surpris et découvrions par la même occasion, une artiste musicienne de bonne facture. Dès les premières paroles, Camille Bertault a su nous dire, qui elle est. Une artiste qui a beaucoup d’autorité, c’est-à-dire, qui connaît son sujet. De sa fine équipe, celle qui officie également dans l’album, elle tire profit de l’harmonie de l’ensemble pour se sublimer et donner au public toute la satisfaction. Entraînante, solaire, Camille Bertault apporte une fraîcheur au jazz, au pas jazz, à la chanson ? Bref du doute, elle installe la certitude et conquiert des mélomanes. Sa scène a été conquérante, convaincante et nous n’avons aucun doute sur le rendu de cet album.
*Le disque nous ayant été remis hier, nous ne sommes pas à mêmes de dire ce qu’il vaut en lui-même ; mais, la scène a déjà donné des indications qui ne trompent pas. La belle écriture de Camille donne à ses compositions, ses textes, une profondeur, malgré la légèreté que l’on croirait percevoir au premier degré.