Strombeek découvre le bassiste brésiliano-camerounais René Calvin dans le cadre du pop-up ; ce dernier leur délivre une performance de grande classe aux couleurs jazzy.
Cela fait environ 8 ans que le bassiste camerouno-brésilien René Calvin vit dans la bourgade de Strombeek dans la commune de Grimbergen (Région Flamande) en Belgique, et vaque à ses occupations de bassiste professionnel et accessoirement programmateur de club de jazz. En effet le musicien que l’on a parfois aperçu aux côtés de Georges Clinton, Patricia Kaas, Loumen, Alicia Keys entre autres artistes musiciens qu’il a accompagnés, promène son groove à travers le monde lorsqu’il ne s’active pas dans les studios d’enregistrements. Paisible bourg dont l’activité culturelle est rythmée par le Cultuur Centrum Stroombeek, qui ne vibrera pas forcément à la première note de jazz invitant à la décontraction, a néanmoins eu l’agréable surprise de découvrir qu’il avait parmi ses occupants, un musicien de jazz à la stature internationale, qui ferait pâlir quelques sceptiques.
En programmant dans le cadre de Zomers Pop-Upterras René Calvin, le responsable artistique du Cultuur Centrum a bien été orienté par son flair. L’artiste dont beaucoup à Strombeek ont découvert le parcours artistique, qui ne se limite pas que seulement aux nombreux artistes qu’il a accompagnés dans son pays de résidence, a, par la même occasion, apporté une autre esthétique et coloration musicale à la programmation de cette année 2018. Une coloration musicale à l’image de ses origines afro brésiliennes qui se nourrissent de ses nombreuses expériences et rencontres.
Bien que ne vibrant pas naturellement aux accents jazzy si le choix lui est proposé, bien que découvrant donc “la curiosité” René Calvin, les habitants de Strombeek constituent un public assez réceptif et ouvert, malgré les apparences. C’est un public connaisseur de la chose musicale, et le montre aussi facilement. C’est ainsi que pendant 90 minutes, en compagnie de quelques touristes de passages dans les environs, ce public a pu apprécier à sa juste mesure, la magnifique prestation que lui a proposée René Calvin. Accompagné de jeunes musiciens de très bonne facture, dont l’un des plus doués violonistes que la Belgique possède à l’heure actuelle, Alexandre Cavalière, virtuose à l’archet bien aiguisé, et qui a de qui tenir, en l’occurrence son paternel Mario Cavalière, excellent guitariste manouche.
Quelques heures avant d’investir la scène et de livrer une prestation bien élaborée, dont la préparation, comme avouait le bassiste René Calvin, n’a pas nécessité tant d’heures de travail que d’habitude, pour cause, « Les gars sont des tueurs et depuis peu de temps que nous travaillons ensemble, ils ont démontré leur haut niveau de professionnalisme ». Puis de rajouter : “Je vais offrir à mes voisins, et à Strombeek, une musique qui me ressemble…”. Et une musique qui ressemble à René Calvin, est une musique qui parle à toutes les âmes, parce que ouverte, variée et sincère. Cette sincérité qu’il a su démontrer sur scène hier avec beaucoup de brio, et que certains peuvent donc découvrir et d’autres prolonger dans son excellent opus Brasil Pra Mim , sorti en 2017.
Accompagnaient René Calvin (Basse), Alexandre Cavalière (violon), Nico Massens (Batterie) et Woot Gooris (piano).