Rokia Traoré a traversé les Traver’cé musicales des Ponts-de-Cé avec l’autorité d’une grande.
Sur scène, c’est une déferlante, une bourrasque qui ne s’arrête que lorsqu’elle a décidé de le faire. Ne vous fiez pas à la douceur de sa voix, à l’apparente fragilité de sa silhouette. Sur scène, tel un roseau, Rokia Traoré ne rompt pas sous le poids de la pression ; elle joue plutôt avec elle, elle jongle avec et lui tient tête. C’est un réel plaisir de la voir performer. Elle vous tient en éveil pendant toute la durée de sa prestation
Tête d’affiche des Traver’cé musicales des Ponts-de-Cé, la malienne a, pour celles et ceux qui la (re)-découvraient, démontré qu’elle est une artiste-musicienne de classe internationale. Si son répertoire en est le témoignage éloquent, Rokia Traoré impressionne davantage par sa qualité de performer. Elle gratte bien, elle est vocalement envoutante et en plus, lorsqu’elle délaisse la voix et la guitare, c’est son corps qui bouge harmonieusement. Sincère dans son empathie, c’est sa générosité dans l’effort qui interpelle plus. La fausse impression de fragilité qui se dégage de sa silhouette, cache une fois sur scène, une vraie énergie. Une transfiguration qui tire aussi partie de sa source dans la complicité des musiciens, par une efficacité dans le jeu et une cohésion sans faille.
Comme avec sa compatriote Fatoumata Diawara, le spectacle est bel et bien vivant avec Rokia Traoré.