Joël Hierrezuelo raconte via ZAPATEO SUITE, le parcours depuis la Havane jusqu’à Paris.

Comment prétendre comprendre « Zapateo Suite » de Joël Hierrezuelo, si au préalable, on n’a pas eu, à défaut de l’écouter, les explications sur ce qui l’a précédé ? Ce n’est qu’après les explications de son auteur, qu’il a été possible de comprendre toutes les subtilités que cache cet opus et en tirer la satisfaction. Si l’on veut en apprendre sur ce jeune homme qui a débordé d’une année la quarantaine et demie, le lien suivant https://www.joelhierrezuelo.com/about.html utile.  Par contre de ses propos recueillis par nos soins, il nous apprend donc que:

Le Zapateo cubain, est parmi les plus anciennes manifestations musicales à Cuba; très repandu dans le milieu urbain. Selon certains écrivains depuis 1550 – 1600, on retrouve des traces du Zapateo. Une manifestation qui était déjà un symbole de mélange des cultures; on l’a hérité de l’Espagne ; et chez nous il a évolué sous l’influence de différents contextes sociaux à travers l’histoire de l’île; et il a donné lieu à  son tour, à d’autres manifestations musicales.

N’allez donc pas chercher l’album Zapateo I, dont celui-ci serait, comme son titre l’indique, la suite. Il n’existe pas. Alors pourquoi Zapateo Suite ? Quel est donc le rapport avec l’album actuel?

D’abord parce qu’après nombre de collaborations significatives avec des musiciens tels que Roberto Fonseca, l’ami depuis la tendre enfance, ou avec Manu Katché dans Unstatic, Line Kruse etc…, il était temps pour le chanteur, guitariste et percussionniste cubain de se faire plaisir, comme il arrive à tout musicien, de s’exprimer…

Mais plus sérieusement,  de livrer sa version personnelle de sa vision de la musique. Ainsi Joël:

Musicalement parlant mon parcours est un mélange d’influences aussi importantes les unes que les autres et c’est cela que j’ai voulu imprimer dans cet album. Alors “Zapateo Suite” comme nom d’album me paraissait évident; c’est un départ depuis mes racines tout en traversant tous ces chemins que j’ai pu emprunter dans la musique.

Si Joël Hierrezuelo a de qui tenir comme nous l’apprend partie de sa biographie, il faut également ajouter qu’il sort d’un cadre, un environnement, un pays qui aujourd’hui, plus aucun doute n’est permis, est l’un des meilleurs laboratoires à former aussi les musiciens, parmi les meilleurs au monde. A développer l’équation personnelle de chaque musicien en herbe qui sommeille en chacun de ses habitants. Et Joël Hierrezuelo nous en fournit une fois de plus, si besoin était encore, la preuve dans cet opus.

Et pour confortablement nous installer, l’album ouvre par le titre éponyme, dans lequel, le jeu de guitare de Joël est tout aussi prégnant que la beauté des notes au piano de Yonathan Avishai. 12 chansons dont chacune est une expression de la large gamme d’ingrédients à la disposition de Joël. C’est ainsi qu’en chemin, on rencontrera une variation stylistique qui sont autant de destinations ; et chacun se reconnaîtra dans l’une comme l’autre, selon ses origines, ses goûts etc. Mais 12 chansons qui sont des compositions, des compositions personnelles qu’il traduit vocalement pour certaines, avec beaucoup de charme, de sa voix velours.

En plus des musiciens Yonathan Avishai : piano, Felipe Cabrera : basse Acoustique, Luis Manresa : guitare Tres, Lukmil Pérez : batterie et Joel Hierrezuelo guitare, percussion, chant et basse (piste 12) ; des featurings de qualité avec: Munir Hossn : banjo et guitare Tres, Ailime Calzedo : violoncelle (piste 9) et Carlos Miguel Hernandez :backing vocal.

Sorti le 07 septembre dernier, Zapateo Suite est un voyage qui ne se refuse pas, puisqu’il est une invitation à la découverte d’un melting-pot-pot d’influences dont se revendique son auteur et qui en fait sa marque de fabrique. Ce qui nous rend encore Joël Hierrezuelo musicalement sympathique, c’est parce que, nous ne sommes pas en présence (même s’il en joue), d’un pianiste (un classique cubain), mais plutôt un guitariste-percussionniste avec le même degré d’exigence, d’efficacité et d’une extrême finesse. Et l’harmonie entre le guitariste et le percussionniste qu’il est, est telle que la balance est toujours restée en équilibre; faisant de cet album, non pas un exercice de démonstration, mais plutôt un album de musique. Du jazz comme on l’aime, car une attitude.

En écoute “Réveil”: