SUPER BITON DE SEGOU remis au goût du temps.

Dans son roman “SÉGOU”, Maryse Condé parle du crépuscule de cette ville. A l’image d’autres arts, la musique fait partie du vaste héritage culturel de la ville Ségou. Et s’il y a bien un groupe qui le mieux symbolisé et porté très haut cet art à SEGOU, c’est bien l’orchestre SUPER BITON de SEGOU.

Né au début des années soixante suite aux différentes fusions d’orchestres comme l’Al-Liance Jazz de Ségou, l’Orchestre Régional de Ségou ou l’Écho du Royaume Bambara de Ségou, le SUPER BITON a traversé les décennies jusqu’à nos jours sous ce nom. C’est en 1973, année durant laquelle un jeune étudiant, futur premier ministre de transition en 1992, Zoumana Sacko, va rebaptiser la formation en hommage au mythique roi du Royaume Bambara de Ségou, Mamari Biton Coulibaly qui régna 43 ans.

Mais l’histoire n’est toujours pas enchantement. S’en suivra une longue traversée de désert. Et comme enseigne aussi l’adage, tant qu’il y a vie, il y a toujours espoir. Et cet espoir, c’est Mama Sissoko qui le porte, le  groupe se reforme. Le 12 novembre dernier, 8 titres emblématiques enregistrés dans les années 70-80, sont reliftés et compilés sous le nom de AFRO-JAZZ-COLLECTION dans un album. Un premier volume qui invite à une dégustation d’une tradition orale mandingue qui n’est pas prête de succomber à quelconque atonie. Une mise à jour qui n’escamote cependant pas la trame originelle de l’œuvre.

Kamalen Wari