“Espresso”, dernier album du torréfacteur du son, Bob James.

Le titre de ce CD issu de l’univers du café, démontre que les qualités indispensables au métier de torréfacteur sont détenues par le musicien Bob James.

En premier lieu, le statut de maître artisan torréfacteur bien encadré (décret N° 98-247 du 2 avril 1998) ne peut être remis que par la Chambre Régionale des Métiers. Cependant il n’existe pas de formation, la profession ne possède pas de diplôme. Tout comme le professionnalisme et la qualité d’un musicien qui ne sont garantis par aucun certificat.

La reconnaissance des deux activités se fait par les pairs.

Côté Bob James, ses pairs sont de taille. En 1963, il collabore avec Quincy Jones et, en 1965, il est le pianiste de Sarah Vaughan.

C’est peut-être ainsi pour cela que Robert McElhiney James dit “Bob” James, claviériste, arrangeur et producteur de jazz américain a reçu deux Grammy Awards et a composer la musique de la série Taxi et bien d’autres.

En plus le futur maître torréfacteur doit participer à la promotion de la profession, de l’artisanat et valoriser le produit café. Encore un sans fautes pour le pianiste né le jour de Noël en 1939. Ses différentes activités d’arrangeur pour Gabor Szabo, Milt Jackson ,Stanley TurrentineGrover Washington Jr. et Maynard Ferguson, montrent son engagement pour la création musicale, sans oublier sa carrière de producteur pour le label CTI.

Chez les maîtres torréfacteurs il existe la spécificité “barista” attribuée à ceux que l’on nomme les sommeliers du café, spécialisés dans la confection de l’espresso, ce café court très corsé avec un fort arôme.

Plus de doute, l’album est comme ce type de café : de l’extrait de Bob James, proposant une palette de pistes très diversifiée, allant du premier morceau « Bulgogi » qui suit toute la journée l’auditeur dès qu’il l’a écouté. Puis détour indispensable pour un disque de jazz – la reprise d’un standard – « Ain’t Mishebehavin’, dans la tradition Main Street. La dégustation se poursuit avec « One Afternoon » musique romantique de film, une piste funk latino avec « Top Side » et pour finir « Submarine » dans la tradition smooth jazz, reprise du propre succès de Bob James « Nautilus » si souvent samplé par d’autres.

 

 

Le résultat d’une telle richesse et diversité, Bob James l’attribue à sa « Boss Lady », sa femme, avec qui il a vécu 50 ans, décédée en 2017. Cette dernière « lui a sauvé la vie » en lui conseillant d’être lui même « Tu es quelqu’un de très éclectique, reste-le ! Tu n’as pas à t’excuser d’aimer des choses différentes. »

Et quand Bob James est lui même, comme dans Espresso, c’est un plaisir, alors bonne écoute !

Line up :
Bob James : piano, claviers, compositions et arrangements – Michael Palazzolo :contrebasse – Billy Kilson : batterie.

En écoute : “Bulgogi” :