Youn Sun Nah éclabousse la soirée avec une prestation de très haut-vol, par une météo des plus détestables.
Je vais laisser la place aux autres. Cela fait des mois, que je n’ai pas vu un concert live, j’aimerais également les voir chanter et jouer…
Youn sun Nah
Face à un public qui en redemandait, parce que pas désabusé par une pluie sauvage; mais plutôt ragaillardi par la lumineuse performance du duo Ulf Wakenius (guitare) et Youn Sun Nah (chant), la sud coréenne a eu, avec toute l’élégance qui la caractérise, cette belle réponse. Jazz à Vienne, le festival est dans sa deuxième semaine et tout est en place pour un accueil chaleureux et convivial.
Entre le public Rhodanien de manière générale, puis les mélomanes en particulier et Youn Sun Nah, il existe une relation de fascination. Une séduction que la sud-coréenne a su installer avec le temps, par sa séduisante timidité et sa chaleureuse douceur d’un côté, et de l’autre par sa redoutable efficacité en tant que chanteuse. Car derrière la timide, se dissimule un vrai volcan, une fois lancée. Elle vous embarque tout sur son passage, par sa technique vocale.
Hier, même si le directeur artistique Benjamin Tanguy puis toute l’équipe de Jazz à Vienne ont fait montre d’un optimisme à toute épreuve, l’idée de l’annulation des concerts de la soirée était néanmoins présente au vue de la symphonie pluvieuse qui a rythmé la journée. Mais le fait de voir ce public braver tous ces éléments qui, mis de bout en bout, constituent un handicap à la musique live; est aussi un véritable message adressé aux uns et aux autres.
Oui, malgré une journée qui donnait toutes les raisons valables de ne pas sortir, le public a répondu présent. Et le grand mérite de Youn Sun Nah aura été de l’avoir su capter, de le sédimenter pour que les concerts d’après ne se déroulent devant des gradins vides. Le public n’en avait et n’était en majorité venu que pour elle; et elle a su en faire bon usage par une prestation stratosphérique en compagnie du guitariste suédois Ulf Wakenius. Du grand ART !
Une heure et demie durant lesquelles, la chanteuse et le guitariste ont magistralement opéré en gratifiant le public d’un show de très très haute facture. De sa guitare et de sa voix, le duo a parfaitement assuré. On avait, par leur maîtrise, l’impression qu’un orchestre complet jouait, tellement le vide spatial a été si bien rempli.