Une carte rendue avec beaucoup de couleurs et de saveurs.

La valeur d’une carte blanche ou d’une page blanche n’est fonction que de ce qu’on en fait. Sinon en soi, elle n’a aucun attrait, elle ne vaut rien. Et pour cause, parce que blanche. Celle qui lui a été offerte par la direction de la Petite Halle n’échappait pas à cette logique. Et il a fallu toute son inventivité, sa science pour lui donner vie et consistance.

Depuis quelques heures, Ray Lema a rendu tablier et surtout sa carte, en ayant pris le soin d’y inscrire un menu qui, 3 jours durant, a agréablement nourri l’appétit des uns et des autres, venus partager une table doctement dressée par ses soins. Une carte blanche qui a minutieusement été colorée et surtout devenue savoureuse.

Ray Lema _Petite Halle /©Tribune2lArtiste.com

 

Pour la soirée de clôture, loin de toute transe mais néanmoins dense, Ray Lema a surtout inscrit sa démarche dans la projection. En ouvrant la soirée par l’ancienneté, la fidélité, conviant donc son aîné et non moins ami Manu Dibango à la danse, il prolongera la logique avec deux autres compagnons de longue date que sont Cathy Renoir et Isabel Gonzalez. Pour enfin conclure par une ouverture, à laquelle Fabrice Di Falco puis le quatuor Aquarius (Christophe Cravero, Clément Janinet, Clément Petit et Johan Renard ) viendront nous introduire dans ce que sera la prochaine évasion expérimentale du pianiste congolais.

Un univers à la fois joyeux et mystérieux, dont il a le secret et qui, une fois de plus, sortira des codes établis , défiera une certaine doxa. N’oublions pas, comme il le rappelle :”Avant d’embrasser d’autres univers, j’ai d’abord une formation classique… “. Vous l’avez écouté avec et dans le Jazz Sinfônica de São Paulo, patientez de le découvrir encore plus osé dans le prochain opus. Dans cette attente, quittons nous par la formule appropriée, wait & See !