Sophia Charaï revient avec “Blue Nomada”, album polyglotte.
De sa ville natale, Casablanca, Sophia garde son amour pour le rythme, le dialogue entre les langues et les cultures, et une curiosité sans borne. Enfant, elle écoute du jazz, de la soul, Chopin, Smahan, découvre les paillettes de Maritie et Gilbert Carpentier, et les films égyptiens avec l’immense Farid El Atrache. Riche de ces multiples influences qui viennent nourrir son enfance, elle décide d’étendre le champ des possibles à 17 ans, et rejoins Paris pour des études d’architecture.
Dans cette autre ville multiculturelle, Sophia retrouve certains de ses repères, mais fait également une découverte qui va modifier le cours de sa vie : les clubs de jazz parisiens. Frappée par cette musique qui la transporte et la touche, Sophia se mue en chanteuse de jazz. C’est dans ses pérégrinations parisiennes qu’elle rencontre Mathias Duplessy, multi-instrumentiste, mais surtout guitariste, compositeur et producteur.
Ensemble, ils commencent un long voyage, qui ne cessera plus ; parcourant notamment l’Espagne et l’Inde où ils enregistrent des bandes originales de films indépendants, partagent des jams sessions effrénées, multiplient les concerts et rencontres. Sophia apporte ses envies de rythme, de découvertes, de voyages, ses mélodies, ses textes, et Mathias construit, compose, arrange. Dans leur musique se rencontrent le Brésil, le jazz, le flamenco, la musique indienne, arabe, la bossa, Ravel…
De cet intense échange naît un album Pichu sorti en 2011 chez Universal Classics & Jazz, fortement plébiscité par la presse et le public qui se délectent de la musique inventive, et métissée qui leur est présentée.
Forte de cette dynamique Sophia Charaï sort en avril 2016 Blue Nomada pour nous faire voyager sur les routes nomades cette fois. Elle invente dans ce nouvel opus, un blues sans frontières, en arabe, espagnol, portugais et anglais, issu d’un savant mélange dont elle a le secret. Toutes ces langues s’entremêlent pour nous faire découvrir une musique d’un genre nouveau, à la croisée des chemins.
Dans Blue Nomada, Sophia, en s’inscrivant dans la droite lignée de ces précédents albums, revendique sa différence et bouscule les codes pour mieux créer, associe ce qui semble s’opposer pour mieux dévoiler les liens entre des musiques qui n’ont pas vocation à se rencontrer : le flamenco, le jazz, la bossa.
Détournant les frontières et bousculant les codes, Sophia Charaï mélange les rythmes et les langues, vogue de la pop au jazz, entourée des pianos brésiliens de Phillippe Baden Powell, des percussions de l’argentin Minino Garay, du contrebassiste cubain Felipe Cabrera et de la guitare manouche de Mathias Duplessy. A la manière d’un peintre, elle nous propose un collage impressionniste coloré, riche, nostalgique et tendre.
Son timbre chaud et envoûtant fait merveille sur tous les types de musiques que ce soit une valse de violoncelles dénudés à la Luz Casal, un boléro cubain en arabe, un six huit africain en français, un reggae aux parfums Gnawas, tel est la variété des mélanges brûlants que l’on retrouve dans l’album Blue Nomada.
La voile au vent, on tangue entre les espaces et le temps, dans une fascinante alchimie où se mêlent les épices de la vie, le musc et l’encens, la liberté, et le partage.
En écoute: ” La caminante”
En concert au Pan Piper le 06 juin 2016