Sélène Saint Aimé, le futur du jazz en France.
Nous l’avions vue sur scène le 10 juillet dernier, et elle a confirmé la bonne impression dégagée des lectures et commentaires à son endroit. Sélène Saint Aimé, contrebassiste de 26 ans dont la musique puise dans ses héritages afro-caribéens, dégage déjà l’assurance des confirmées, tant dans son rapport avec son instrument, que dans ses textes, d’une poésie mature. Une trajectoire atypique aux allures exponentielles, qui lui octroie une place de choix dans le paysage musical de son pays. Sans doute aucun, une valeur avec laquelle le jazz français devra également compter pour l’illuminer pour de longues années. Par le biais de la scène, nous sommes rentrés en contact avec son album Mare Undarum, qui, nous l’espérons, donnera également la même satisfaction à l’écoute. Sachant que l’approche scénique diffère parfois de ce que l’on écoute sur disque chez certains musiciens.
Lorsqu’elle est apparue sur la scène jazz telle une étoile, beaucoup l’ont directement comparée à Esperanza Spalding. D’autres se sont offusqués de cette comparaison, parce qu’il aurait d’abord été judicieux pour ces derniers, que l’on rappelât que dans son pays, il existe des contrebassistes auxquelles on pourrait identifier Sélène Saint Aimé. Comme si ses compatriotes contrebassistes féminines sont l’unité de comparaison, par lequel il faut d’abord passer, avant d’oser la comparaison avec celles d’ailleurs. En vérité, une querelle stérile, que des esprits chagrins voulaient allumer, pour si peu…
Pourtant cette comparaison avec Esperanza Spalding, loin d’être insultante pour ses compatriotes, rappelle juste, et à raison, qu’on ne compare donc que des choses comparables. Puisqu’il est, à juste titre, admis qu’il ne faut pas comparer des choses qui ne le sont pas.
On peut, dans une certaine mesure, indiquer l’élément physique qui autoriserait la comparaison entre la française et sa consœur américaine. A cet élément physique, s’ajoute le plus important et essentiel, le potentiel musical. Le potentiel musical que dégage Sélène Saint Aimé autorise que l’américaine soit le baromètre pour évaluer dans quelle cour joue la nouvelle étoile montante française du jazz.