Respect ! Monsieur Jeannot Karl Dikotto Mandengué.
Si la tentation avait traversé certains de le ranger au placard ou de le classer dans la catégorie des « papys » qui font la résistance, ou encore d’en faire un objet de musée, alors qu’ils se disent que c’est peine perdue et qu’ils se trompent lourdement au sujet de Jeannot Karl. Le père de la basse camerounaise fait bel et bien partie du bataillon et compte toujours faire briller son nom encore longtemps comme l’atteste sa performance d’hier soir au Centre Culturel Français à Douala.
Pendant une heure et demie, le public qui a massivement répondu à l’invitation a pu s’apercevoir que Jeannot Karl n’a rien perdu de sa classe, de sa prestance et de son jeu fluide, efficace, sobre et majestueux. Le sexagénaire et virtuose de la basse avait, en plus du défi artistique qu’il avait et a relever avec beaucoup de maestria, à relever le défi physique ; une forme physique qui était de nature à faire pâlir les plus jeunes.
Commencé avec plus d’une demi-heure de retard, le concert s’achève avec un public qui s’est très rapidement fait happer par la magie concoctée des doigts de maître par le patron de la soirée. Jeannot Karl a su, par sa prestation, faire pardonner le retard en offrant un concert de qualité. Apparu sur scène avec un haut scintillant marron et un jean à la ’’djeuns’’, casquette mise à la renverse, l’homme semblait par cet accoutrement indiquer l’orientation qu’il comptait donner à la soirée ; une soirée joyeuse et gaie.
Accompagné de 3 chœurs et de 4 instrumentistes dont le fameux Monny Miller qui fit les beaux jours du légendaire groupe ’’les Black style’’ à la guitare ; l’ex-sociétaire de Osibisa a déroulé en visitant son riche et insoupçonnable répertoire. Un voyage dans le temps et dans les sonorités qui atteint son point culminant lorsque Jeannot Karl entonne ’’Fire go burn you’’. Se rappelant de ses années de jeunesse et de ses prouesses, JDM emporte le public par son jeu de basse et de scène…Un régal !
Jeannot ’’Yeah’’ signe ses retrouvailles avec le Cameroun d’une très belle manière et rappelle aux uns et autres qu’il est décidément le gardien du temple.