Nomfusi captive et confirme,Hugh Masekela assure et s’amuse…

bozarIl aura fallu la grande classe, le métier et toute la science scénique de Hugh Masekela hier, au palais des Beaux-Arts (Bozar) salle Henry Le Bœuf à Bruxelles, devant un parterre de diplomates, pour ne pas se laisser ravir la vedette par la gracieuse et étincelante Nomfusi et reprendre en élevant davantage le niveau  imprimé par sa compatriote et invitée de la soirée.

Une apparition ponctuée par 3 chansons parmi lesquelles, l’imparable Pata Pata de Miriam Makeba, ont plus que largement suffi à la radieuse Nomfusi, pour soumettre à sa féerie vocale, le public venu nombreux fêter les 20 ans de la fin de l’apartheid en Afrique du sud, dans la capitale belge. En seulement près de 15 minutes de présence sur scène, Nomfusi a imprimé le tempo et donné l’orientation de la soirée par une prestation digne des grandes, faisant montre d une excellente maitrise de la scène et une grande aisance à susciter de l’empathie.
Hugh M.
Visiblement médusé lui aussi par la prestation de son invitée, Hugh Masekela, en fin connaisseur et ayant compris que le public est littéralement sous le charme et l’emprise de son invitée, n’a pas hésité à la rappeler sur scène pour un dernier tour de chant. Une sortie que la coqueluche de la soirée a conclue par une belle ballade My heros , laissant la scène à “tata” Masekela et à sa majestueuse équipe qui n’ont pas eu maille à mener la soirée à son terme en promenant le public dans une euphorie indescriptible. L’enjeu était de taille pour la jeune Nomfusi qui,  nullement tétanisée par la situation, a plutôt confirmé qu’elle est une sacrée performer en survolant avec une déconcertante facilité les débats. Elle prend du plaisir à être sur scène, prouvant au passage qu’elle est une voix bien au-dessus de la norme, ce qui la positionne comme digne héritière de Myriam Makeba, ainsi l’a souligné “bra” Hugh Masekela.

L’on ne commence à peine qu’à découvrir cette pépite vocale qui n’a pas encore fini de livrer toute sa splendeur. Une véritable boule d’énergie qui nous vient d’Afrique du Sud avec actuellement deux opus (Kwazibani & Take me Home), carénés comme des lingots d’or, de purs moments de plaisir. Avec sa puissance vocale, sa tonicité et sa joie de vivre sur scène, Nomfusi est une sacrée cliente.
Nomfusi
Le reste de la soirée n’a été qu’une question de formalité pour le vieux briscard Hugh Masekela et ses musiciens. En véritable storyteller, Hugh entretient son auditoire par de croustillantes anecdotes qui le préparent à mieux cerner chaque thème de la chanson à jouer. Pendant 1heure 30 minutes, lui et ses musiciens emballent le public avec brio. Ce dernier constamment sollicité à interagir .Chaque minute est un instant de bonheur avec le jazzman sud-africain. Plutôt bon danseur aussi, à mesure que les années passent, comme du bon vin, l’homme se bonifie, son pas de danse et ses coups de reins semblent plutôt se vivifier et la panoplie s’étoffer pour mieux accompagner son intacte maestria au bugle ou à la trompette.