Manu & Moreira : une rencontre, une énergie. L’éternelle jeunesse d’un saxophoniste de légende qui se joue des pièges du temps.
En matière de collaborations, Manu Dibango s’y connaît que trop bien et n’est pas très loin de caracoler en tête, tant Mutudu (l’ainé, le grand) en a inspirées ou tout simplement faites. La dernière en date, celle avec son alter-ego et saxophoniste mozambicain Chonguica Moreira. Plus de quatre décennies séparent pourtant les deux hommes et ceci n’est pas non plus le premier projet qui unit les deux musiciens. Il y a 7 ans, en 2008, Manu Dibango retrouvait son homologue mozambicain dans son projet « Citizen of the World » pour y apposer et poser sa griffe dans « West South Side ». Morceau repris en bonus dans le présent album. Preuve que, ainsi l’affirme le vieux sage dans une interview qu’il a accordée : « Les frontières sont faites pour les hommes, pas pour la musique ». Quoi de plus normal que cette collaboration entre deux hommes qui se respectent pour ce qu’ils font et sont !?
Selon certaines sources, plus de cinq années ont été nécessaires pour que les dialogues musicaux compilés dans cette galette de 10 pistes voient le jour. Des dialogues qui sont, partie, des reprises des standards jazz africains (Unga Hlupheki Nkata) et aussi d’autres américains. En résumé, des musiques et des musiciens appréciés par les deux saxophonistes. Ce qu’il faut retenir de l’album M&M, c’est l’intelligence de la relecture et de la ré-appropriation faite des titres, tels que: Take five fait afrobeat ou de Tutu, etc… Du vrai art ! On a juste envie de parler de Manu Dibango l’arrangeur et laisser de côté, le saxophoniste vibraphoniste qui y brille également de mille feux.
M&M est l’intelligence d’une rencontre entre deux instrumentistes, deux générations, deux saxophones. Une rencontre enrichie par le haut sens vibratoire de Manu Dibango, qui lui apporte un éclat autre, une énergie spéciale et met en lumière un autre musicien aussi talentueux, en la personne de Chonguica Moreira.
En écoute, extrait de “Unga Hlupheki Nkata”: