Liza Mouna, prône la résilience comme une des solutions.

Le mot n’aura jamais eu un tel retentissement, un tel impact, une telle pertinence, comme c’est le cas ces deux dernières années. Deux années qui riment parfaitement avec ratiboiser. Des pertes en tous genres, qui dépouillent le citoyen de quelque nation dans le monde de ses droits, jusqu’aux plus élémentaires. Une situation qui a pour conséquence de montrer comment l’humain est également capable de basculer dans la bestialité avec une facilité déconcertante. Face à ce maelström qui avilit l’individu, le bestialise, le mot juste est: résilience. Une résilience qui s’avère être une des solutions pour ne pas sombrer, pour survivre, pour continuer à garantir un minimum de sens au monde, à l’humanité. Une résilience qui rime avec aménité. Une résilience pour réconcilier l’humain avec lui-même. C’est dans cet esprit que nous entretient Liza Mouna, dans ce magnifique ouvrage au nom tout indiqué de RÉSILIENCE.

      –    Présentation de l’auteur

Camerounaise et française de 49 ans, j’écris depuis mon adolescence, sur des thématiques diverses (apartheid, injustices sociales, relations entre les hommes et les femmes…).

J’aime me décrire comme une conteuse d’histoires pour adultes. J’écris des livres que j’aime lire. J’écris pour ressentir et faire ressentir des émotions parfois enfouies ou niées. J’écris aussi pour partager mon imaginaire où fiction et réalité se rejoignent très souvent.

Dans un monde souvent rude où rêver et espérer peuvent être assimilés à des actes de résistance face à l’adversité, j’écris pour maintenir l’étincelle qui brille en chacun d’entre nous, celle-là même qui efface la peur de l’autre.

  • Qu’est-ce qui a inspiré cette œuvre

Un peu de mon univers ainsi que de nombreux témoignages recueillis çà et là, auprès de personnes de mon entourage proche et lointain, qui ont suscité en moi l’envie de leur donner vie. J’ai pris conscience de la puissance de l’image et de l’écrit dans la construction de l’estime de soi chez certains d’entre nous. Alors, est apparu le besoin de combler un manque de représentativité pour celles et ceux qui, nées en dehors du continent africain ou asiatique et vivant en Occident, ont parfois du mal à se retrouver dans une série télévisée ou dans un roman grand public sous les traits d’un personnage agréable, positif et qui fait rêver.

Résilience, à l’instar de chacune des histoires que j’écris, prône le mélange des genres à tous les niveaux (sexe, pays, environnement géographique, langues…). C’est une manière pour moi d’aborder des sujets difficiles, complexes, pouvant parfois mettre mal à l’aise, sous un prisme léger tout en restant accessible au plus grand nombre.

Liza Mouna
  • La matérialisation de l’œuvre

RÉSILIENCE a pu voir le jour grâce à la coopération. Dans un monde où l’on veut nous faire croire que la solidarité est résiduelle, la maison d’édition auprès de laquelle le livre est publié pratique le financement participatif avec un seuil préétabli. Le complément étant fourni par l’éditeur. C’est une petite maison n’ayant pas les moyens financiers identiques à ceux des grands noms du milieu. Avec cette formule, elle permet à une auteure inconnue du public, de pouvoir.

  • Contexte de rédaction : dans quelles conditions ou situations l’avez-vous rédigé

C’est une histoire qui m’a tenu en haleine pendant une dizaine d’années. Je n’y travaillais pas quotidiennement au début, étant par ailleurs salariée j’écrivais par petits bouts. Il me fallait dégager du temps d’écriture alors j’ai décidé de consacrer un jour par semaine à ma passion en ne travaillant plus que 4 jours/5. Comme n’importe quelle production littéraire, il a été nécessaire d’effectuer quelques recherches notamment historiques, géopolitiques, sociales… Ayant un réseau de professionnels plutôt bienveillant et motivant autour de moi, divers experts de toutes origines, m’ont aidée à trouver les réponses idoines dans des matières telles que la médecine, le domaine judiciaire, la créolité, la spiritualité… La période confinée a également été propice à la rédaction ainsi qu’à la relecture et aux corrections du livre. Ce n’était donc pas un mauvais moment à passer pour moi.

  • Anecdotes et coulisses qui entourent cette œuvre

Je me suis beaucoup interrogée sur le titre. Ce terme fait florès dans des contextes très éloignés les uns des autres (armée française, climat, psychologie…). Les personnages y compris l’environnement dans lequel ils évoluent, m’ont confortée dans l’idée que Résilience serait le meilleur choix.

Surprenant pour ceux qui vivent avec moi de s’habituer à mes réveils intempestifs à 3h du matin, penchée sur mon PC afin de ne pas louper une idée qui m’est venue au cours de la nuit, ou m’entendre me relire à voix haute en y mettant le ton.

  • Un petit résumé de cette œuvre.

Pour certains, la résilience relève de l’inné, pour d’autres c’est de l’acquis.

C’est l’histoire d’un couple au bord de la rupture, à laquelle deux autres récits viennent se greffer tant leurs destins s’entrecroisent. Il n’y a pas de résilience sans heurt au départ, alors douleur et tristesse seront au rendez-vous pour chacun d’entre eux. Mais il n’y en a pas non plus en dehors d’un environnement bienveillant à l’intérieur duquel la reconstruction et la croissance sont possibles.

Au travers de RÉSILIENCE, je vous emmène sur les chemins de vie de jeunes trentenaires, Natalie Kelman, Joseph Saint-Georges, Charles Galandier, Jessica Bernad, Alice Essama, Eva Malraux et Seth Rivat-Lachaume. Des personnages que l’on a l’impression de connaître tant il est aisé de se reconnaître en eux, dans leurs atermoiements, leurs peurs, leurs joies.

RÉSILIENCE c’est aussi une histoire de rencontre entre plusieurs mondes, plusieurs cultures et plusieurs schémas de pensée, qui nous démontrent combien nos individualités se ressemblent et devraient par conséquent nous rassembler.