Les Manceaux ne rendent pas justice à la bonne programmation de l’EUROPAJAZZ Festival.

Empruntons sa devise à l’équipe de football et allons droit au but. De tout ce qu’on peut géographiquement nommer les pays de la Loire, il n y a aucun doute qu’en terme d’offre dans le jazz, la Sarthe par la ville du Mans, se positionne en très bonne place. Oui, la ville du Mans par la qualité de la programmation qui se fait à l’Europajazz festival, est un des lieux phares d’expression du jazz. Comparée à sa voisine angevine par exemple, Le Mans est un véritable phare en la matière. Mais force est de constater que la discrépance résonne fort entre cette offre et son accueil par les populations locales.

Qui a pris part à la 43e édition de l’Europajazz Festival à l’Abbaye de l’Epau, aura remarqué le peu d’engouement du public jeune pour ce festival. Ou était-ce alors pour le jazz ? Car, nous ne sommes pas loin de la réalité, en affirmant que plus de 85% du public était constitué des quadragénaires et plus. Pourtant, on ne saurait plus coller les étiquettes de musique élitiste ou hermétique au jazz. Et partout ailleurs, les programmations des festivals se montrent de plus en plus assez réceptives aux ouvertures impulsées par les jazzmen. S’il y a bien une musique ouverte, populaire et constituant un véritable hub, c’est bel et bien le jazz. Et l’offre de cette 43e édition répondait à ces critères.

Une obstétricienne et férue de jazz rencontrée sur place lors de la soirée Dhafer Youssef, face à notre étonnement de voir le peu d’intérêt du public (surtout jeune) essayait de trouver les raisons dans la sociologie de la dite population. Vaste et intéressante approche, qui néanmoins nous éloignera de la profonde légèreté musicale et du sujet. D’autres s’en occuperont.

Et si le lieu, l’Abbaye de l’Epau était l’un des handicaps à doucher l’envie des jeunes à prendre part à l’un des meilleurs festivals jazz du côté des pays de la Loire ? Cadre bucolique pourtant et propice à un tel événement. En mettant à disposition et gratuitement des moyens de transports pour drainer le public vers les sites et puis le ramener au centre-ville ? Peut-être qu’on verrait pour les prochaines éditions, les jeunes assiéger l’Abbaye et récompenser de la plus belle des manières, le travail entrepris par les organisateurs pour faire de la ville du Mans, le phare du jazz dans les pays de la Loire ?