Le nouvel album d’Heiða Björg & The Kaos confirme que divine ou lunaire, l’inspiration reste indispensable à toute création !

L’artiste, née à Reykjavik, aborde ce sujet essentiel dans le processus artistique avec son deuxième album.

La vidéo de présentation de cet opus retrace le périple vécu par tout créateur, pour trouver l’inspiration motrice, mais aussi le carburant de son projet. La musicienne essaye en vain au coin du feu devant une feuille de papier, de mettre par écrit ses idées, en espérant que ces dernières pourraient venir stimuler son imagination et sa créativité.

Mais malgré sa bonne volonté, la clarinettiste semble être atteinte de leucosélophobie, plus communément appelé le syndrome de la page blanche, ou blocage de l’écrivain.

Ce phénomène est souvent dû à un désir tellement important de faire une œuvre parfaite, que toute idée paraît systématiquement mauvaise, ce qui rend impossible de commencer ou de compléter une œuvre. 


Mais l’inspiration arrive grâce à dame nature, le vent enveloppe la compositrice de bulles lumineuses qui l’incitent à regarder la lune. L’astre lunaire se met alors à chanter les paroles du morceau éponyme de l’album.

Le miracle vient de se produire ! Le sourire éclaire le visage de Heiða Björg, ainsi que celui de ses musiciens. Ses mains courent alors sur les pages et sur son instrument, les ritournelles de musique de style Klezmer où accordéon, violon et clarinette se mêlent pour inviter l’auditeur à fêter les dix ans du groupe, autour d’un arbre sur la lune.
La chanteuse conclut son morceau par «Les gars, je vais courir vers la lune, à bientôt».

Une rapide étude de la mythologie grecque, science qui a répertorié les neuf muses présidant les arts, ne signale pourtant aucunement l’influence artistique de l’unique satellite de la Terre.

Seule Heiða Björg peut éclairer notre recherche. La musicienne y répond avec grande spontanéité :

«Pour moi, un arbre sur la lune, c’est être dans l’imagination, c’est trouver un endroit un peu magique dans la nature, avec des racines».

Comme pour la musicienne dans son clip, le miracle de l’inspiration se produit pour l’écriture de cette chronique : «La nécessité des racines». Cette évidence apparaissant dans la quatrième lettre du prénom de la musicienne «ð», cette consonne fricative dentale voisée qui caractérise les anciennes langues scandinaves, tout comme les deux morceaux «Ferdin i tankinn» et  «Aleinn» chantés en islandais, rappellent les 20 premières années d’Heiða Björg.
C’est en Islande qu’elle apprend la musique, la clarinette et découvre la musique Klezmer, véritable terreau de cet album. La musicienne confie le 23 mars 2019 sur Radio VL, que son attrait pour cette musique est due au fait que le Klezmer permet d’exprimer la joie et  les pleurs, ce que les six musiciens arrivent avec talent, tapant même le rythme au sol.


L’ensemble des pistes sont des compositions originales, excepté « Human », reprise singulière du morceau à succès du britannique Rag’n’Bone Man. La clarinettiste pousse l’exercice de la reprise encore plus loin en s’associant au réalisateur Yann Arthus Bertrand et produire un clip sur Youtube. Les images du Maroc et de l’Inde du cinéaste, pays où elle a vécu et expérimenté le message du morceau «Je suis qu’un humain, je fais ce que je peux».

Le souhait que l’on peut faire à ce groupe est inspiré par la phrase de clôture d’Heiða Björg lors de son concert du 12 mai 2017 à la scène du Canal au Quai Jemmapes à Paris dans le 10ème arrondissement :
« See you soon » (À bientôt) !

Line up :
Heiða Björg : chant, clarinette – Nicolas Gardel : guitare – Alexis Nercessian : clavier- Sylvain Plommet : basse, contrebasse – Adrian Lordan : accordéon – Charles Rappoport : violon, mandoline – Simon Valmort : batterie, percussions.

En écoute : “Rhythm In My Body ” :