Le festival Jazz Middelheim 2015 est bel et bien lancé.
Le dicton nous dit : Mariage pluvieux, mariage heureux ! Est-il possible d’appliquer celui-ci hors de ce cadre ? Quelles que soient les vertus qu’on lui trouve, fait est, qu’hier, sans crier gare, elle s’est invitée au festival, perturbant le bon déroulement d’une fête qui avait pourtant démarré sur les chapeaux de roues.
Si les activités annexes autour du festival ont subi les caprices de dame pluie, la musique a continué son cours…essayant de réchauffer l’ardeur et l’entrain des spectateurs qui eux, ont pris un sacré coup. «Les caprices ne sont-ils pas le privilège de la beauté, comme nous l’enseigne l’écrivain nigérian Wole Soyinka ?
Rien ne saurait occulter, les prestations riches en intensité, beauté et en émotions que nos amis belges nous ont offertes dans cet idyllique cadre du Park Den Brandt. Nous le soulignions déjà il y a quelques jours, la soirée d’ouverture du Middelheim 2015 était entièrement dédiée à la scène belge.
Cadre idyllique, organisation impeccable, timing pratiquement observé, le Middelheim Jazz festival 2015 tient toutes ses promesses malgré l’humeur changeante du climat. Après l’entretien de Rob Leurentop avec Ashley Kahn sur John Coltrane, la musique ; place aux performances scéniques. Prestations qui alterneront entre la Main Stage (Scène principale) et le Club Stage. La journée du vendredi verra se produire sur scène, l’un des compagnons majeurs de Coltrane dans l’album A love supreme, monsieur Archie SHEPP.
LABTRIO ‘NY Project’ feat. Michaël Attias & Christopher Hoffman
Avec quelques minutes de décalage, premier protagoniste de l’édition sur l’une des deux scènes est le LABTRIO. Emmenée par la contrebassiste Anneleen Boehme, le groupe a su montrer toute la maturité nécessaire et beaucoup de cran en offrant un spectacle de qualité ce, par l’éclectisme de sa musique.
Eric LEGNINI: What’d I Say ft. Kellylee Evans & Sandra Nkaké.
Ce ne serait point manquer d’élégance et de respect aux autres artistes que d’affirmer que le pianiste et son groupe, bien que programmés à 17h30 (leur calendrier oblige), étaient le plat de résistance de cette journée du 13 dédiée à la scène belge. Une équipe de choc, pour une prestation de très haute volée. Tous les éléments de la Bande à Eric étaient au niveau et surtout au top. Pendant 1h20 min, ils nous ont fait voyager dans l’univers de Ray Charles. De Boris Pokora au sax à Franck Agulhon à la batterie, en passant par le nerveux (entendez l’étincelant) Dan Roméo à la basse, le maitre-mot était : excellence ! Percutant, rythmé, le show était de toute beauté et Eric Legnini prouvant si besoin était, qu’il est un vrai passeur des émotions.
Si Kellylee Evans et Sandra Nkake assuraient les voix de Ray Charles dans ce tracé du répertoire savamment concocté, il est à noter que le public a eu une particulière tendresse pour la camerounaise. Et ce n’est que mérité. Sandra Nkake était simplement impériale. Elle venait tout droit de la planète des Voix. Sa prestance, ses maitrise et éloquence vocales n’ont laissé aucun spectateur de marbre. Eric Legnini et son groupe avaient, par leur prestation, ouvert les débats et de quelle belle manière !
Brussels Jazz Orchestra feat. Darcy James Argue.
La traitresse pluie s’invite à la fête, pendant que le canadien Darcy James Argue avec beaucoup de maestria dirigeait ses musiciens. Considéré comme l’un des meilleurs big bands en Europe, le Brussels Jazz Orchestra, le band bénéficie d’un certain vent de fraicheur qu’apporte le compositeur Darcy James Argue par sa créativité. Hier, sur la Main Stage, l’occasion indiquée pour les uns et les autres de gouter à ses compositions qui puisent dans diverses sources. Même si la pluie est vraiment venue perturber la qualité de l’offre que proposait le BJO, le public a certainement su apprécier l’exigence du travail.
Festival: http://www.jazzmiddelheim.be/fr/