Kareen Guiock Thuram comme Nina Simone
Le personnage d’Arthur, dans le roman de James Baldwin « Harlem Quartet », dit ceci de très pertinent :”Quand on chante, on ne peut pas chanter à l’extérieur de la chanson. Il faut être la chanson que tu chantes. Il faut qu’elle soit une confession.”
C’est le choix qu’a fait la nouvelle recrue de la scène jazz, Kareen Guiock Thuram, délaissant les plateaux de télé pour les salles et clubs de jazz pour ses confessions. Car, lorsque Kareen Guiock chante, c’est en effet pour être à l’intérieur des chansons. Elle habite ses chansons, elle habite les chansons. A l’image de celle dont elle interprète les chansons, elle prend autorité, elle se les approprie, sans toutefois dévoyer leur esprit originel, pour des confessions qui dévoilent un pan de qui elle est. De son timbre vocal particulier que lui a fait don la nature, et sauvé in extrémis, elle transfigure les chansons en même temps qu’elle vous magnétise. On se surprend suspendu à ses lèvres avec une seule envie, qu’elle continue.
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Dans son inimitable et très originale interprétation de Nina Simone, elle nous balade dans différentes émotions selon le thème abordé. Elle chante Nina Simone, elle chante Eunice Waymon, elle chante Kareen Guiock, elle chante cette autre partie de tout un chacun, que nous n’osons pas dévoiler et ne laissons paraître que par des voies détournées.
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Il ne fait aucun doute, avec la même autorité que celle qu’on lui connait dans le journalisme, Kareen Guiock Thuram est entrain d’imprimer sa voix dans le jazz, car libérée de tous ces obstacles qui l’empêchaient de s’affirmer…un peu comme Eunice Waymon et cette musique de diable qui a fait naître Nina Simone.