BURNING SPEAR sans aucun nuage de fumée…

L’une parmi les dernières légendes vivantes du reggae reste à tous les égards, une référence pour les amoureux de cette musique ce, que vous soyez musicien ou mélomane. Burning Spear est une école en soi. Il en a encore donné, si besoin était, la preuve hier, devant un public médusé, acquis, mais avant tout connaisseur. Car celles et ceux présents dans le public étaient de vrais connaisseurs, loin des clichés éculés et malodorants, puis autres fantasmes ventilés par une forte dose de méconnaissance de cette musique.

Très distants de ces curieux pour qui le reggae apparaît comme un nuage de signes non directement musicaux. Méconnaissance du rastafarisme, l’herbe ou ganja présenté comme le parfum indispensable, les nattes, les dreadlocks, devenues coiffures banalisées dans la mode, les couleurs (vert, rouge et or, comme le drapeau éthiopien) des bonnets et autres vêtements, symboles d’une certaine dépravation. La vision d’un reggae qui obscurcit, occulte et étouffe tant sa réalité musicale (révolutionnaire, combattante) que sociologique; pour ne propager que des idées simplets se greffant sur les philosophies commerciales de la pop music et/ou du rock and roll (celui récupéré et dépravé par des interlopes de l’Entertainment).

Oui, cet inconditionnel de Marcus Garvey dont il arbore l’image avec fierté, puis compatriote et compagnon de Bob Marley, a donné une master-class lors de son passage dans la ville de Angers (France). Ses convictions bien intactes, avec ses compagnons de scène, il a démontré qu’il en a encore dans les jambes, les mains et dans la voix pour faire entendre son message. Si nous étions dans l’automobile, nous dirions que Burning Spear en a encore sous le capot.

Légende vivante et encore en activité, Burning Spear est toujours d’actualité et dans l’esprit, par la pertinence de ses textes; dans le corps et la scène par l’énergie qu’il continue de déployer. C’est la raison pour laquelle, ses concerts ne sont pas de l’ordre de l’ordinaire, ce sont des enseignements.

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