“Diversité, mixité, représentativité, #BlackDiversityMatter”, cas de la Sacem, la preuve en images

Pierre Vidal Naquet rappelait :”La noblesse de la justice, c’est d’être cohérente

Jean François Revel ajoutait : “L’idéologie, c’est ce qui pense à votre place.”

Si ce n’était pas sérieux, le sujet ferait vraiment l’objet d’un bon sketch. Le jeu des acteurs était si drolatique. Sans répéter, sans même savoir quand la pièce se jouera, ils ont pour la plupart, été surpris. Oui, beaucoup avaient sûrement oublié qu’on leur avait fixé le #BlackLivesMatter aka #BlackOutTuesday ce jour du 02/06/20. Entre effacer ce qu’on avait déjà publié et placer son carré noir, il y avait de quoi égayer la journée. Mêmes certains musiciens, par suivisme pavlovien mais sincères dans leur démarche, ont été victimes de la cocasserie. A l’aune de la Sacem, regardons de près, ce que vaut cette subite solidarité de l’industrie musicale.

Le slogan…

Inspirons-nous d’une chanson, celle de Dalida : “Paroles, paroles, paroles “. Prenons le slogan publié par la Sacem par exemple. Nous avons fait le nécessaire, pour vous permettre, au cas où vous aurez des soucis d’yeux, pour le lire. Voilà ce que dit la pancarte de la Sacem : “La Sacem s’associe au Black Out Tuesday lancé par l’industrie musicale. La solidarité, la diversité, l’égalité sont autant de valeurs qui ont toujours fait partie de l’ADN de notre société. Le Black Out Tuesday est l’occasion de rappeler que la lutte contre l’injustice et les discriminations raciales est malheureusement toujours, un fait d’actualité. Nous sommes convaincus que la diversité est une force. Au nom des 167 nationalités que nous représentons, la Sacem continuera à se mobiliser pour promouvoir la diversité et la mixité.

#BlackOutTuesday

Le Fait…

Inspirons-nous maintenant d’une chanson de Barry White : “Practice what you preach“. Dans le slogan de la Sacem, sont cités les mots, diversité, égalité, mixité etc…

Lorsque, dans les mêmes conditions, en France, sont assassinés des individus à cause de leur couleur de la peau noire ; on n’a jamais vu la Sacem et l’industrie musicale se mobiliser…encore moins se fendre d’un communiqué pour rappeler les valeurs qu’elle prétend défendre si gaillardement. Et pour cause, comme cela se passe ailleurs, et pourtant ! Laissons de côté cet aspect.

Observez maintenant la photo ci-dessous. Elle représente les différents membres du conseil d’administration de la Sacem. Enfin, elle représente comment la Sacem se présente et se représente tout en étant la représentante de 167 nationalités. Et on parie que de ces 167 nationalités, il n y a aucune personne de nationalité française (si c’est un des critères, pour y être membre) pour confirmer la diversité et la mixité si joliment décrites ci-dessus. Ici le Black Diversity Matter n’a pas droit de représentation.

Conseil d’administration de la Sacem 2019-2020

Un chouia de politique dans la musique, cela agrémente un peu la diversité…

L’industrie musicale ne s’est pas mobilisée pour défendre les intérêts ou encore moins être dans la même dynamique que les fondateurs et supporters du mouvement Black Lives Matter. Non, non et non. En réalité, elle n’en a rien à foutre. En quoi le meurtre de George Floyd est-il plus grave ou plus important que ceux des autres noirs assassinés dans les mêmes conditions en France ou ailleurs ? Pourquoi ne pas avoir montré sa solidarité dès les premiers instants de l’apparition de ce mouvement ? Et si en France, on est encore plus enthousiastes, à se montrer subitement “solidaires”, il y a de bonnes raisons à cela. D’abord cela permet d’évacuer la même problématique raciale et de ses exactions dans le débat. Il ne faut surtout pas toucher à la matrice de fonctionnement. Et aussi, en arrière plan, une certaine irrationalité dans le TRUMP bashing dont les causes sont à chercher ailleurs.