Christian SANDS affronte ses “dragons”, célébrant Errol Garner avec beaucoup de maestria tout en nous livrant une autre facette de lui.

Qui a écouté Nat King Cole & Me sortie en 2017, y a accordé une écoute attentive aux instruments et en particulier au piano, saura reconnaître le doigté du pianiste qui accompagne parmi d’autres musiciens, Gregory Porter dans son hommage à Nathaniel Adams Cole saka Nat King Cole. Rappelons-le, si la douceur et le soyeux de la voix de Nat King Cole invitaient à la rêverie, il n’en était pas moins un pianiste.

Ce n’est pas de Nat King Cole dont il est question, mais d’un autre pianiste, qui lui aussi, a décidé de rendre hommage à un autre. Il s’agit de Christian Sands, et de son album Facing Dragons  officiellement sorti le 21 septembre dernier chez Mack Avenue. Un album qui célèbre une des grandes figures du jazz, dont la popularité (notoriété) n’a pas toujours été et n’est pas à la hauteur du talent et de ce qu’il a apporté au jazz, Errol Garner (mort, il y a 41 ans).

Si Facing Dragons est une œuvre qui met en évidence la maturité de ce jeune pianiste de 29 ans dont le nom est de plus en plus cité aux côtés des cadors de son instrument de prédilection ; il faut aussi rappeler et souligner ici, la vision de la regrettée de Geri Allen (décédée le 27 juin 2017), qui n’a eu de cesse de travailler sur Christian Sands et les autres, pour honorer la mémoire d’Errol.

Trêve de note triste ou nostalgique et intéressons-nous à cette belle galette de 9 titres qui exposent les cordes dont dispose le pianiste à son arc. Facing Dragons est une œuvre plutôt ensoleillée, entraînante, joyeuse et avec beaucoup de caractère qui a laissé libre cours aux fantaisies des différents acteurs. Et les fulgurances (solos) de Christian SANDS vous ensorcellent par leur beauté. Avec ses amis, ils nous promènent dans des styles différents dont ceux qui ont bercé l’enfance du pianiste.

Avec une ravissante équipe composée de : Christian Sands: Piano, Fender Rhodes, Hammond B3 – Marcus Strickland: Saxophone – Yasushi Nakamura: Bass – Christian Rivera: Percussions – Keyon Harrold: Trompette – Jerome Jennings: Batterie – Caio Afune : Guitare – Roberto Quintero : Maracas, Cumaco, Percussions, clarinette, l’album démarre avec un rythme qui colle bien au titre « Rebel Music ». De swing à groove, Christian plonge dans son enfance et ses voisins cubains, puis nous balance ”Sangueo Soul”…On n’a pas le temps de savourer l’une, que l’autre s’impose à vous. Et que dire du périlleux exercice dans lequel, s’est lancé Christian dans cette révisitation de Yesterday ? Un pur joyau musical !

En plus de sa maturité, Christian SANDS montre dans cet album au nom tout trouvé, qu’en allant au devant de ses dragons, on est susceptible de trouver le meilleur comme le pire, à chacun de faire son choix…A ce propos, nous ne saurons que trop vous conseiller l’excellent et instructif entretien qu’il a eu avec Joe Farmer (Lien de l’entretien), dans lequel, vous saurez davantage sur le musicien et sur ce merveilleux l’album.
En écoute:”Sangueo Soul”