Achille Mbembe et Archie Shepp honorés à Paris.
Il y a deux jours dans la capitale française, le titre de Docteur Honoris Causa a été remis aux universitaires, politologue et musicien Achille Mbembe et Archie Shepp par la présidente de l’université Paris 8, Danielle Tartakowsky.
Archie Shepp est saxophoniste de jazz, compositeur, poète engagé et dramaturge. Ancien enseignant de l’Université du Massachussets (Amherst). Né le 24 mai 1937 dans l’État de Floride aux États-Unis, il grandit à Philadelphie (Pennsylvanie) où il étudie le piano, la clarinette et le saxophone alto avant de se diriger vers le saxophone ténor et il joue régulièrement du saxophone soprano.
Achille MBembe est professeur d’histoire et de science politique, spécialiste de l’Afrique, enseignant en Afrique du Sud et aux États-Unis. Né en 1957 au Cameroun. Héritier des penseurs camerounais tels que: Fabien Eboussi Boulaga ou Jean Marc Ela.
En attribuant le titre de Docteur Honoris Causa à Achille Mbembe et à Archie Shepp, l’université Paris 8 a tenu par ces choix, poursuivre sa fondamentale tradition d’université de la contestation et d’engagement. Une institution qui ne s’inscrit pas dans le carcan du conformisme ; mais qui opère par la rupture, pour des horizons nouveaux et parfois meilleurs.
Le contexte mondial actuel marqué par la résurgence en Europe et aux États-Unis, des idées à l’origine des guerres et surtout de l’ensauvagement d’une catégorie de l’humanité, il est important de sonner l’alarme. Il est plus qu’urgent d’opérer la rupture avant que ne cède la fragile et mince couche qui maintient encore les rapports entre les individus, partant, entre les nations (génératrices des chaos) comme l’atteste l’Histoire.
C’est dans cet esprit, qu’il est important de comprendre le choix qui a porté sur les personnes d’Achille Mbembe * et d’Archie Shepp**. Deux voix qui, par l’écho de leurs disciplines respectives ont su écrire, porter, souffler la dissidence et tracer la trajectoire vers le vivre ensemble meilleur. Deux voies de la nécessaire rupture que nous devons emprunter pour un monde meilleur.
Si, en cette journée du 23 octobre et dans un amphithéâtre (Amphi X) bien comble de l’université Paris 8, les personnes d’Achille Mbembe et d’Archie Shepp ont été distinguées, c’est aussi un rappel aux uns et aux autres que : les arts, peuvent et sont de véritables armes contre l’obsessionnel obscurantisme vers lequel les nations (les hommes et femmes politiques) ont tendance à entrainer les peuples et, cette fois encore plus, veulent conduire l’humanité.
Quelques citations célèbres des deux hommes.
* ” … () L’Afrique devra sortir de l’Europe. Le temps de l’Europe n’est plus ” — “L’Afrique se sauvera par ses propres forces, ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c’est bien ainsi” : Achille Mbembe
**”Je fais des connections avec toutes les musiques de la diaspora, je joue de la musique noire. Pas celle née officiellement aux États-Unis á partir de 1917. Celle qui vient d’Afrique. C’est de là que vient son inspiration, sa fondation.” : Archie Shepp.