“Vision et Grandeur du Peuple Bamoun”

Nombreux sont les camerounais en particulier et en général les africains qui ont une idée de la richesse culturelle du peuple BAMOUN. On parle beaucoup de l’écriture, de sa maîtrise de la sculpture du bronze etc…Mais en vérité, nous sommes en deçà de la réalité. Celle-ci est si vaste; et bien malin qui dira l’avoir explorée dans tous ses contours, dans toute sa polymorphie. Comme bien d’autres ouvrages dont la vocation était, est et sera de rendre compte de la réalité de trésor, “Vision et Grandeur du Peuple Bamoun” par une approche qui sort des sentiers ou circuits explorés, nous offre un point de vue aussi singulier qu’excitant. Un ouvrage qui nous édifiera davantage dans cette quête de compréhension et de connaissance de cette culture qui a donné à l’humanité.

– Présentation des auteurs.

Ce sont 2 co-auteurs, un artiste auteur, Sampef, de son nom de naissance : Samuel René Pefoura et d’un écrivain poète, Serges Ngounga. Sampef est pharmacien de formation, vivant en Guyane française. c’est aussi un érudit, passionné de l’histoire et de la culture des peuples. Serges Ngounga, vit en France et est cadre commercial dans une société international de transports ; à ses heures perdues, il manifeste sa passion pour l’écriture à travers des textes, et articles pour la presse.

Sampef
  • Qu’est-ce qui a inspiré cette œuvre.

L’inspiration naît d’une banale interview qu’a souhaitée faire Serges Ngounga du pharmacien Sam Pefoura vivant en Guyane. A travers les réponses apportées par le pharmacien, Serges a découvert un autre homme : un artiste, un passionné et surtout un érudit sur l’histoire, la culture et la tradition bamoun. Le peintre couche ce riche savoir sur des toiles qui embrasse plusieurs courants artistiques dont le sien qu’il a conceptualisé sous le nom du « Tembaka ».

Les 2 auteurs épris d’une histoire commune ont décidé de conjuguer leurs arts et talents respectifs pour produire un livre d’arts mêlant textes et tableaux autour de l’histoire, la culture et la vie du peuple bamoun. Peuple dont les origines en tant que groupe remontent au 14ème siècle et dont de nombreux scientifiques ont établis une parentalité avec l’Égypte pharaonique.

C’est aussi pour cela que le sous-titre de l’ouvrage est « du Temporel à l’intemporel ».

Ce livre met en exergue quelque chose qui traverse et dépasse l’espace et le temps et qui poursuit son chemin au-delà de nos vies humaines et terrestres, c’est comme si une étoile insaisissable, nous montrait le chemin.

Serges Ngounga
  • La matérialisation de l’œuvre.

Il s’agit d’un beau livre, un livre d’art dont le soin a été mis dans la conception même du projet, l’engagement des photographes professionnels pour le shooting des tableaux du « peintre de Cayenne » aussi bien à Bruxelles qu’à Cayenne.

Un soin a été également apporté dans le choix des personnes qui devaient apporté leurs compétences sur certains aspects du projet :

  • Le poète, dramaturge et homme de lettres, Élie Stéphenson, d’origine guyanaise et récent récipiendaire du prix Carbet 2020 de la Caraïbe et du Tout-monde
  • L’écrivain à succès et professeur d’université, le professeur Emmanuel Matateyou,
  • L’artiste, sculpteur, Nigels Binns, d’origine afro-américaine
  • Le chroniqueur artistique et communicateur, Jean-Jacques Dikongué
  • Sans oublier l’infographiste, Paul Georges Njembe ou le comité de relecture mis en place sous la supervision de Jean-Marc Soboth.

Il a donc fallu créer une alchimie autour de ces compétences pour offrir quelque chose de beau, de bien et de bon au public, amateur d’art, d’histoire, de poésie, disons de culture tout court.

  • Contexte de rédaction : dans quelles conditions ou situations l’avez-vous rédigé

Ce travail à double entrée (tableau et texte) s’est fait en l’espace de 4 mois, de novembre 2021 à février 2021. Précisions cependant, les 41 tableaux que comportent l’ouvrage ne se sont pas faits en 4 mois, non, car il y a plus de la moitié qui ont été peints dans la période allant de 2012 et 2020. Le projet initié en novembre s’est basé sur les tableaux déjà peints sur la thématique de l’histoire du royaume Bamoun et a apporté un coup de booster pour le travail sur les autres toiles peintes durant cette période de 4 mois. Il faut avouer aussi que l’idée d’embrasser le classicisme pour témoigner de la vitalité et de l’ingéniosité du peuple Bamoun était pour moi une réponse au discours révisionniste d’un chef d’état Européen tenu à Dakar et qui voudrait que l’Afrique Noire ne fût pas suffisamment rentrée dans l’histoire. Il fallait réagir, apporter la preuve que l’histoire, les hauts faits, la science, l’ingéniosité, la grandeur, l’Afrique noire précoloniale en avait eu. De l’astronomie à l’écriture en passant par l’architecture, l’Afrique noire était bien rentrée dans l’histoire et il fallait le rappeler à la jeunesse africaine . C’est ainsi que dans l’ouvrage « Vision et grandeur du peuple Bamoun », vous avez des œuvres originales qui parlent d’un système d’écriture complète inventée par un Roi soleil, Njoya, « Manjé y» ou le chemin du savoir, ou encore « Emma Ya » ou soleil de femme, qui n’est autre que Sirius C pour rappeler à la mémoire collective, la maîtrise de l’Astronomie par les Dogons du Mali bien avant l’avènement de l’astronomie moderne. Notre histoire, l’histoire de l’Afrique noire mérite d’être réécrite par les fils et filles d’Afrique.

Serges et moi, nous avons défini une méthode de travail, et on s’est donné le challenge d’aller au bout de cette démarche artistico-littéraire, presque inédite dans le paysage culturel camerounais ou très peu existant sur le continent africain.

  • Anecdotes et coulisses qui entourent cette œuvre

Il y a plein de choses à dire. Disons que la pression qu’on s’est naturellement mise, nous obligeait à travailler sans cesse et le fait qu’on soit sur 2 fuseaux horaires différents (5h de décalage), nous amenait à travailler tard et à passer des heures au téléphone, tellement la passion créatrice nous habitait.

L’émulation contagieuse nous amenait à ne pas voir le temps passer, ni à regarder les heures. Certains autour de nous n’arrivaient pas à comprendre de part et d’autre ce regain de vitalité dans nos vies de pharmacien d’un côté et de travailleur de l’autre.

Fait inédit, au-delà de l’anecdote, ce travail m’a permis de faire une découverte capitale pour le peuple Bamoun d’une part et le Cameroun de l’autre. En effet, en réalisant le tableau « Pet ntâ », la porte d’entrée de Foumban, j’étais loin de m’imaginer que je venais de trouver une réponse à une question qui me taraudait l’esprit depuis 2015. En effet, « Pet ntâ » fut la dernière œuvre réalisée pour l’ouvrage. J’ai voulu trouver un nom aux différentes œuvres et faisant la revue des articles historiques et anthropologiques ; c’est ainsi que je réalise en faisant des recherches autour de 3 heures du matin, que cette porte d’entrée était en réalité le symbole vivant de la résistance de ce peuple face au commerce transatlantique. En effet, cette porte qui fait partie d’une fortification militaire fut construite à la suite des multiples invasions et victoires sur les Baare-Tchamba qui n’étaient rien d’autres que des agents des marchands d’esclaves. Mutatis mutandis , cet arc de triomphe mérite donc d’être requalifié afin que ceux qui pensent à tort que les Africains sont restés passifs voire complices pendant qu’on déportait des hommes et des femmes du continent vers les plantations outre atlantique puissent se rendre compte à l’évidence.

Cet ouvrage, encouragé, supporté, nourrit par l’ONG Ark Jammers, vient ainsi à la suite de la (re)mise en lumière de Bimbia par cette ONG, retracer un nouveau chemin sur la route de l’esclavage. Aux autorités de faire de la porte d’entrée de Foumban, un arc de triomphe et haut lieu de pèlerinage historique afin que l’humanité toute entière puisse se rendre compte que nos ancêtres se sont battus, ont résisté face aux marchands d’esclaves et leurs agents. La porte des tranchées de Foumban en est une preuve vivante. Cette œuvre historique, « Pet ntâ » à laquelle le poète et dramaturge Guyanais, Élie Stephenson, prix Carbet 2020 de la Caraïbe et du Tout-Monde a commis un poème inédit sera présentée par l’artiste Sampef au 1er festival d’Art Contemporain de Remire-Montjoly qui se tiendra les 9 et 10 juillet 2021 en Guyane.

  • Un petit résumé de cette œuvre littéraire.

Avec un instinct créatif qui part de Ibrahim Njoya, son maître, à Picasso, Sampef, « le peintre de Cayenne », a voulu revisiter dans ce premier ouvrage l’histoire singulière du peuple bamoun dans la vision de ses rois bâtisseurs, dans la grandeur de sa culture, dans la profondeur de sa spiritualité, dans la splendeur de ses paysages… Plus de six cents ans d’histoire se conjuguent à merveille sous le prisme de plusieurs courants artistiques, donnant un caractère exceptionnel au travail de l’artiste.

En examinant ces tableaux par des textes de libre inspiration, Serges Ngounga prolonge la vision de l’œuvre de Sampef et nous invite à la découverte de l’un des rares peuples en Afrique qui a su, qui a pu malgré le contact avec l’Occident, conserver son originalité, son authenticité livrant au XXIè siècle la vision de ses pères fondateurs ainsi que la grandeur de sa civilisation figées par le biais de ses pinceaux parSampef.

Pour précommander le livre: https://fr.ulule.com/vision-et-grandeur-du-peuple-bamoun/