Viktor Lazlo présente “CE QUI EST POUR TOI, LA RIVIERE NE L’EMPORTE PAS” au public de Douala.

Ce n’est pas la jazzwoman qui a atterri au Cameroun pour son premier voyage dans ce pays, mais plutôt l’écrivaine prolifique qui foule le sol de la ville de Douala. Auteure de plusieurs ouvrages dont celui qui fait l’objet de son déplacement, “CE QUI EST POUR TOI, LA RIVIERE NE L’EMPORTE PAS”, Viktor Lazlo était présente hier à la Galerie MAM à Bonanjo, pour la présentation de son livre dans le cadre des Talks de LIRE à DOUALA. Une rencontre ponctuée par un échange aussi intéressant qu’instructif avec le public. L’avouant elle-même, on peut déjà souligner une note de satisfaction de la part de l’auteure, qui dit beaucoup aimer le climat chaud et humide de la ville. Partant de France avait des courbatures, le soleil énivrant et roboratif de la ville de Douala n’a que des effets positifs sur elle. Lui rappelant sa chère Martinique, bien que métropolitaine de naissance. C’était en effet, une Viktor Lazlo bien requinquée qui a entretenu son auditoire, bien revigorée depuis qu’elle est arrivée à Douala. On peut remercier dame nature qui sauve les meubles…au regard de ce que la ville offre comme laideur sur plusieurs points.

Celle qui se présente comme politiquement non féministe, car détestant les istes, a tant livré au public. De sa plongée dans la lecture par sa maman, la découverte à 12 ans de Dostoïevski, Viktor Lazlo s’est livrée a-t-on envie de dire. Du choix de son pseudonyme. Du racisme vécu par son père, à l’étiquette de non légitimité à parler de la Martinique, si ce n’est un certain rejet en tant que femme noire, etc…On découvre une femme qui s’est affranchie de beaucoup de contraintes, d’interdits pour atteindre son épanouissement, sa liberté par les voie et voix de l’écriture. Une femme qui combat l’invisibilité à laquelle on assigne, dans les sociétés phallocratiques, la femme. Évidemment, tout cela a un prix, comme elle ne manque pas de le souligner.

Avec “CE QUI EST POUR TOI, LA RIVIERE NE L’EMPORTE PAS”, elle emmène son public sur des chemins de traverse de la littérature, de la société martiniquaise, de la difficulté d’être femme dans une société dont les canaux sont construits par les hommes. On découvre une écriture quasi poétique décrivant les travers d’une société qui peine encore à garantir l’égalité et l’équité à tous. Créatrice du Festival en Pays Rêvé en Martinique, c’est dire l’importance que revêt le livre à ses yeux. Laissez-vous séduire par cette magnifique lecture, que nous délivre cette glissantienne (Édouard) Martiniquaise, fanm doubout. Ainsi le proverbe, “Sa ki la pouw, larivyé pa ka chayé-y”