Nduduzo Makhathini, comme une note à la John Coltrane.

Parmi la glorieuse et magnifique liste des instrumentistes iconiques qui pavent le sentier musical sud-africain, un autre nom vient s’y ajouter, celui de Nduduzo Makhathini. Né en Afrique du Sud dans la ville de uMgungundlovu il y a 43 ans, il est sans conteste, la nouvelle tête de gondole de la scène jazz sud-africaine.

Lorsqu’on a, pour la première fois, vu sur scène ce pianiste, sa musique exerce une espèce de fascination, pour s’empêcher de ne pas s’attarder sur son fondement. On est, toute proportion gardée et toute chose égale par ailleurs, dans un univers coltranien, par certains aspects de son approche.

Pianiste de très haut vol. Sa musique s’enveloppe dans une espèce de mysticisme (spirituel), qui rend le sud-africain à la fois aussi énigmatique que sympathique. Le musicien se transforme parfois en prédicateur, parfois en tribun, toujours avec pour objectif, susciter la curiosité de son auditoire. Le monde connaît Ibrahim Abdullah, a connu les Dudu Pukwana, Jonas Mosa Gwangwa et autres Hugh Masekela, il devra, ce pour les années à venir, compter avec Nduduzo Makhathini, qui continue de perpétuer l’héritage du jazz sud-africain, que l’on peut résumer, en se référant à la magnifique œuvre de Zacks Nkosi « OUR KIND OF JAZZ ». Cette génération de musiciens sud-africains noirs, qui a défié le pouvoir de la haine raciale de la politique d’apartheid, savamment distillée par les blancs…et qui perdure toujours de nos jours, il suffit de voir se qui se passe dans la ville d’Orania.

Sans forcément le vouloir, Nduduzo Makhathini se positionne comme le chef de file de la nouvelle génération des jazzmen/women de la R.S.A. Dans son dernier opus uNomkhubulwane, il explore les liens entre musique et sacré, une suite en trois mouvements, hommage à la déesse zouloue. Entouré du contrebassiste Zwelakhe-Duma Bell Le Pere et du batteur Francisco Mela, ses créations mêlent spiritualité et mémoire noire en toute liberté.

 

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