“Décoloniser la France” de Charly Gabriel MBOCK

gabriel mbock1Encore aujourd’hui la France a le privilège de choisir ses immigrés. L’Afrique dite francophone, et les africains en général, n’ont pas eu le privilège de choisir leurs colonisateurs, ceux-ci s’étant imposés à ces derniers. Une mission de civilisation de l’Afrique qui relèverait de l’ordre divin selon certains ’’penseurs’’ européens. Seulement, une idée qui, a priori pourrait paraître paradoxale, commence à circuler et à s’imposer dans le milieu africain : décoloniser le colonisateur et en l’occurrence la France, dont la survie économique dépend essentiellement des anciennes colonies.

Une idée déjà défendue par le professeur ivoirien OKOU Légré en ces termes : « La France a besoin d’être décolonisée. Décolonisation économique et culturelle. Mais surtout économique. Il faut que la France fasse en sorte que son économie ne puisse plus s’appuyer sur le Tiers-Monde. Il ne faut pas que son économie écrase les producteurs du Tiers-Monde. » Et le professeur d’enfoncer davantage le clou sur l’état mental qui prévaut en France: ’’La France croit que nous sommes encore des colonies, alors que nous ne le sommes plus. C’est justement pour ça qu’il faut décoloniser mentalement la France. Nous sommes libres et elle doit le savoir. Tant qu’elle pensera ” colonie “, elle sera toujours coincée par ses propres contradictions économiques et théoriques. ’’

C’est dans cette lancée que le professeur camerounais Charly Gabriel Mbock vient de jeter le pavé dans la mare en publiant aux éditions kiyikaat « Décoloniser la France ». Un essai dans lequel, l’auteur suggère que le chancre qui réside au cœur de la relation entre l’Afrique et la France ne trouve remède que dans l’acte de libération de l’empire colonial par les anciennes colonies.

gaby mbockRappelant l’acte de libération de la France des griffes du Nazisme par les anciennes colonies avant qu’elle n’ait à son tour la lumineuse idée de nazifier ces dernières, Charly Gabriel MBOCK, comme le professeur OKOU Legré, est convaincu que le salut de la France et des pays africains ne passe que par ce canal là. Pour l’auteur, si on a encore une petite estime pour ce pays pris à son propre piège, il faut lui venir en aide pour le libérer de l’asservissement dans lequel, il s’est empêtré en forçant les pays africains à une relation de subordination dont le Fcfa est le symbole par excellence.

Nous ne pouvons que recommander la lecture de cet ouvrage assez édifiant.