Avec son nouvel album “Close To You”, Jonathan BUTLER se rapproche un peu plus de…en dépoussiérant le répertoire de Burt Bacharach.

C’est le 27 août dernier que le virtuose sud-africain a officialisé la sortie de son dernier album Close To You, dont l’inspiration tire sa source de :

This record was inspired by my fiancé Nadira Kimberly. In 1975 I was 13 years old when my first single was released, “Please Stay” by none other than Burt Bacharach. Back then, I was too young to relate to the remaining catalogue of Bacharach songs. Now that I am in my 50s, the catalogue speaks to me in a very mature way. I began to feel a pulling to make a full Bacharach album. It’s like I’ve come full circle.

Faisons remarquer que, si le disque fait la part belle au pianiste Burt Bacharach, on ne peut, ne pas également penser à Dionne Warwick, dans les reprises de : I Say a Little Prayer, I’ll Never Fall In Love Again, There’s Always Something There To Remind Me, Do You Know The Way To San José, Walk On By. Comme interprète, de sa voix, la diva a su sublimer les arrangements de Bacharah, en touchant en plein cœur, les âmes.

La boucle semble donc bouclée pour le guitariste sud-africain qui, à l’âge de 13 ans, reprenait déjà Burt Bacharah pour son premier single, point de départ de sa belle carrière. Mais la question est : qu’apporte donc Jonathan Butler dans cette revisitation du répertoire de Bacharah à part le fait d’aller ressusciter des chansons qu’ignorent certains quadra ou quinqua et les nouvelles générations ?

Il faut noter avant toute chose, la prise de risque, l’audace dont fait montre Jonathan Butler en sortant de sa zone de confort, pour s’attaquer à ce répertoire et lui donner une autre direction au niveau des arrangements. Une espèce de préemption qui pourrait perdre quiconque écoute pour la première fois ces titres, tant l’empreinte du guitariste est expressive. Sans forcer sur les notes, le guitariste a réussi à instiller ses origines sud-africaines dans cette revisitation, renforçant ainsi l’appropriation.

Soulignons les présences (featuring) de Marcus Miller à la basse dans les pistes 3 & 4, puis celle de George Duke à la piste 3, parmi la multitude de talentueux musiciens qui participent à cette aventure. Des 11 plages, la composition personnelle “Cape Town” est une note qui nous plonge non seulement dans la ville de naissance de Jonathan Butler, mais rappelle le style, l’attachement à sa patrie, et la véritable identité de l’artiste. Comment ne pas insister sur What The World Needs Now, cet hymne à l’amour, à l’apaisement en ces périodes de troubles dans le monde.

On peut dire que Close To You représente un album de la maturité. Une maturité qui a enfin confiance et consciente de ses capacités à aller affronter une œuvre monumentale, la disséquer doctement et lui donner une nouvelle identité, une autre tonalité, une autre sonorité, une autre coloration. Un dépoussiérage osé et réussi…

En écoute:”Cape Town”