ASA:”C’est un album qui est le reflet de ce que je suis aujourd’hui…”

Elle a beau apporter un certain confort matériel à certains, offrir certains avantages et privilèges, la musique ne suffit toujours pas à combler certains besoins. Dans cette quête de meubler le vide, il arrive parfois de s’extraire du monde des lumières et des paillettes pour vivre d’autres expériences. Des expériences qui permettent de faire le point, et nourrissent l’inspiration.

C’est Nelson Mandela qui avait prononcé cette magnifique phrase devenue “aphorique” : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. ». De sa retraite qui a duré cinq années, avec LUCID, le nouvel album qu’elle a commis et sorti en octobre dernier, ASA vérifie à merveille, le propos de Nelson Mandela. Cinq années dont les expériences vécues inspirent, nourrissent l’opus. Car de ces années, c’est une ASA aussi lucide que réaliste qui en est sortie. Si elle a perdu en illusions, elle aura à la fois gagné et appris de la vie et de ses péripéties.

A quelques jours de son concert à Paris à Le Trianon (16/12/2019), nous l’avons rencontrée, et nous confie :

Cinq ans après, vous refaites surface. Qu’est ce qui a justifié ce silence.

En dehors des projecteurs et des paillettes, il y a la vie au quotidien. J’ai donc voulu profiter de la vie en dehors des projecteurs, c’est ce qui explique ce retrait. Pour autant, je n’ai pas cessé de travailler ; puisque ce retrait a été source d’inspiration de cet album.

Qu’est ce qui démarque cet album des autres ?

C’est un album assez ouvert, qui s’interdit tout cloisonnement. Il est d’une richesse musicale de par les collaborations que j’ai voulues. Je dirais, que j’ai essayé de faire de mon mieux, de donner un peu plus que je ne l’avais fait auparavant.

Parlez-nous du titre de l’album LUCID. Qu’est-ce qu’il a de vous ?

LUCID, c’est comme être devant un miroir. J’ai pu me voir telle que je suis vraiment. J’ai osé aller dans des directions que je n’avais pas osé prendre par le passé, musicalement parlant. J’ai pu écrire sans m’interdire d’explorer tel ou tel autre sujet. C’est un album qui est le reflet de ce que je suis aujourd’hui.

Pourquoi donnez-vous l’impression que des événements marquants sont à l’origine de cet album.

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai pris le temps de vivre normalement. De faire des choses qui sortent du cadre du show-biz. Des événements vécus m’ont donné des raisons d’écrire, d’explorer des territoires, que je n’aurais pas explorés si je n’avais pas eu ce temps de répit.  J’aime également prendre du temps pour faire de bonnes choses, et que j’estime justes. En écrivant les textes de cet album, j’ai pensé également aux gens qui m’écoutent. C’est pour cela que j’ai intitulé l’album LUCID, afin que chacun y voit sa propre histoire ou en fasse sa propre interprétation.

Quel regard porte ASA sur le NIGERIA, son pays d’origine.

J’ai plutôt un regard positif à lorsque musicalement, on voit ce qui se passe. Ce pays a réussi à imposer ses rythmes au monde. Certains conformismes ont été brisés, le monde est aujourd’hui forcé d’écouter les artistes du Nigeria. Il y a une telle émulation culturelle débordante dans ce pays. Et dans cet album, j’ai fait aussi un certain retour aux fondamentaux, j’ai cassé certains tabous.

Le fait d’utiliser le yoruba par exemple ?

La langue Yoruba dans mes chansons, représente le lien indéfectible qui existe entre moi et la terre de mes ancêtres. Elle est ce que je suis, c’est ma base.  Je rappelle également que je vis au Nigeria où j’essaye d’apporter mon support aux personnes qui m’entourent.

Que souhaitiez-vous que l’on retienne de cet album au final ?

Je souhaite que chacun se regarde au travers de cet album. C’est comme une espèce de miroir, devant lequel chacun se reconnaît. Que les gens s’identifient à cet album. Car au final, je fais de la musique pour rendre les gens heureux. C’est mon vœu. Je ne chante pas en premier lieu, pour faire de l’argent.

Présentation de l’album au studio Ferber