Nicolas Folmer relève le défi qu’il s’est lancé et assure en mettant la pression à Lucky Peterson

Les produits du sol segréen voire du département de Maine et Loire auraient-ils des vertus Afrodeezziaques euh aphrodisiaques ? C’est la question que l’on est en droit de se poser. Visiblement, ils rendent tous ceux qui s’y frottent ou les goutent, et en particulier les musiciens, vraiment horny…et s’ils étaient justement sortis des Tonk ?

Depuis la prestation de Marcus Miller, il nous est apparu qu’aux saveurs jazz, les plaisirs se suivent comme les jours ce, aux rythmes des performances des artistes. On excepte ici la triste journée de vendredi qui n’est pas allée à son terme, pour des raisons connues. Paradoxalement, le sentiment d’une faille dans cette bonne ambiance, lui aussi, jusqu’à hier, était présent. Nous ne savions pas de quoi il s’agissait, mais pourtant ce sentiment était bien présent.

La réponse, c’est Nicolas Folmer en personne, qui nous l’a fournie. Parfois, on a tendance à aller chercher ailleurs, ce qu’on a pourtant sous le nez. La trompette ne se joue-t-elle pas déjà sous le nez ? Vous avez dit coïncidence ?

Une prise de risque assumée…

Oui, il était aussi question de cela. Ne s’étant pas programmé tête d’affiche et pourtant, il en est une et à juste titre, Nicolas Folmer se savait attendu. Et le risque était d’autant plus grand qu’il s’agissait d’aller danser sur la meme plateforme et le même jour avec un monstre sacré de la scène. Car passer avant ou après le phénoménal Lucky Peterson comporte toujours des risques et pas des moindres. Cela demande de l’audace voire de la témérité surtout lorsqu’on est un musicien confirmé comme l’est Nicolas. Soit vous cramez pour de bon en passant avant ou alors, vous avez une salle vide en passant après. Et c’est à ce niveau qu’hier, Nicolas Folmer a prouvé, qu’il est un performer, un vrai ! Lucky Peterson est un rouleau compresseur et Folmer n’a pas été broyé, il a plutôt intelligemment et efficacement renversé les rôles. Bravo l’artiste !

©Tribune2lartiste.com/Nicolas Folmer/Saveurs Jazz
©Tribune2lartiste.com/Nicolas Folmer/Saveurs Jazz

 

Nicolas Folmer ou la réponse du berger…

Que ce soit Marcus Miller, ou Lucky Peterson* et Nicolas Folmer hier soir, leur performance respective à la Scène du Parc de cette sixième édition des saveurs jazz est une apothéose, et a sonné comme le dernier spectacle du festival en attendant la prochaine édition. Et pourtant ! C’est ici que se trouve la faille horny euh… excitante de cette magnifique programmation.

Nicolas Folmer, et c’est le cas de le dire, en plus de défendre son projet personnel (Horny Tonky) pour la première fois aux saveurs jazz (dont il est le programmateur), a majestueusement donné la réplique à son collègue par une prestation aussi généreuse, intense que relevée avec en prime, moins de temps. A l’instar de ce qu’ont fait Marcus Miller et plus tard Lucky Peterson, Nicolas Folmer a flirté et titillé le sublime dans sa prestation d’hier.

Entouré de sa garde au talent bien trempé et fièrement affiché dont le symbole le plus parlant est le virevoltant batteur Damien Schmitt, Nicolas Folmer a royalement posé sa griffe sur la soirée, reléguant presque au souvenir lointain la prestation de Miller; refilant de fait la pression à Lucky Peterson qui devait lui succéder sur la scène quelques minutes plus tard.

Chacune des performances, que ce soit Marcus Miller, Nicolas Folmer ou Lucky Peterson, est un défi que chacun se lance à lui-même et qui suggère cette question : sont-ils capables de la rééditer ? Car c’était du très haut vol musical. Malheur à qui aura la délicate et lourde mission de clore la sixième édition de ces saveurs.

©Tribune2lartiste.com/Nicolas Folmer/Saveurs Jazz
©Tribune2lartiste.com/Nicolas Folmer/Saveurs Jazz

 

*-Nous en parlerons dans les prochaines heures