’’Konda’’ de Petit-Pays, un autre ’’Mbemba mot’a sawa’’

petit paysUne de ses caractéristiques en tant qu’artiste est de ne laisser indifférent personne. Après les albums ’’çà fait mal’’,’’Ancien Parigo’’ de l’écurie Eyab’s production et dans une autre mesure ’’Trouver la vie’’ de Touré Jim Record’s qui, de notre point de vue, reflètent la vraie personnalité de Rabbi Rabba. C’est-à-dire un garçon plutôt courtois, discret et timide ; les productions musicales qui succéderont à celles citées plus haut en font la démonstration et révéleront un autre personnage.  La trajectoire musicale de Claude Adolphe Moundi pourrait donc être écrite en épisodes, dans lesquels le mot métamorphose tient une place prépondérante.

Une trajectoire musicale qui le propulsera au sommet au Cameroun. Les puristes s’en étaient offusqués, s’en offusqueront, mais les faits sont tenaces et têtus, c’est Petit Pays qui tient le haut du pavé comme le démontre chacune de ses sorties. La nature et la communication ayant horreur du vide. Les esthètes ou celles et ceux qui se veulent comme tels ayant déserté le pays, Petit Pays occupe l’espace et y règne.  Avec une perspicacité sans pareille, il comprend vite ce dont le public a besoin et le lui sert. C’est le plébiscite total.

La célébrité et la popularité de celui qui, en quelques années est passé du Turbo à Rabba Rabbi en ayant au passage balayé tous les autres qualificatifs dont la particularité est de montrer l’écart entre lui et ses pairs, sont au beau fixe et tiennent également à ses excentricités en tous genres. Les productions se succèdent à un rythme infernalement turbo. L’inconvénient( ?) de cette production effrénée est que la qualité des orchestrations relègue malheureusement dans l’ordre du néant, de l’insignifiant, certains messages poignants pourtant contenus dans ses chansons. Mais, et il serait maladroit de ne pas le souligner, il reste l’un des chanteurs camerounais les plus populaires et aussi l’un des plus adulés dans son Cameroun natal. Incontestablement aussi, au regard de sa discographie, parmi les plus prolifiques.

Si d’aucun se posent encore les questions sur les raisons de cette petit-pays mania ambiante au Cameroun, si les raisons de l’adhésion de la population qui lui voue presqu’un culte continuent de turlupiner certains esprits, on ne saurait refuser le gros impact de Rabba Rabbi dans la musique camerounaise et auprès des populations locales.

’’Gagnez-Gagnez’’, le dernier opus aux 10 pistes de Petit Pays pourrait être qualifié d’album de dénonciation. Une sorte de pamphlet  mis en musique et dans lequel de nombreux thèmes sont abordés. Ainsi qu’il le clame lui-même, il a ’’beaucoup à dire’’. Dans la suite de ses aînés (feu Eboa Lottin, Charles Lembé ou encore Ben Decca), Petit-Pays revient sur le thème de la survie du peuple (tribu) dont il est originaire. Sans fard, il dénonce, il décrie…Les sempiternelles tares sont mises à nu dans ’’Konda’’.
Rien que pour les thèmes abordés, ’’Gagnez-Gagnez’’ mérite notre attention et l’écoute en vaut la peine. Alors, consommez cette chanson à défaut de tout l’ album si vous n’êtes pas fan de Petit Pays ! Passons-nous “Konda” pour comprendre.
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En écoute “Konda”