“HYMNS OF BANTU”, l’audace de l’archet d’Abel Selaocoe.
En signant son deuxième album intitulé HYMNS Of BANTU, le violoncelliste sud africain Abel Selaocoe ne se pose plus la question du Hae Ke Kae, puisqu’il la trouvée, s’y est installé, et à en juger son travail, ce sera pour une longue durée. Oui, Abel Selaocoe fait désormais partie de ces artistes musiciens destinés à écrire le futur de la musique et le monde artistique devra désormais se conformer à cela et faire avec lui.
Avec cette galette de 12 pistes, l’enfant issu des Townships propose de faire découvrir à travers un répertoire coloré et empreint de sensibilité, la touchante fertilité de son instrument. Un disque qui met en évidence toute la lucidité d’un musicien en pleine ascension et surtout attentif à ses capacités.
Animé par une détermination à soumettre le monde à sa tradition, son coup d’archet ne s’impose aucune barrière. Il continue son exploration. Le répertoire classique occidental est trempé dans l’ambiance traditionnelle sud-africaine, célébrant ainsi son héritage en tout en retraçant le chemin ancestral. Une espèce de “Bantu Calling” qui ouvre le violoncelle à des sonorités qui jusque là, n’avaient pas encore été explorées de cette manière, c’est-à-dire avec beaucoup de finesse.
L’audace dont fait montre le violoncelliste sud-africain en lorgnant sur un répertoire classique prouve qu’aucune exploration musicale ne constitue un obstacle pour qui a la vision. Et en l’espèce, en alliant les rythmes traditionnels bantous aux œuvres de Bach et de Marin Marais, Abel Selaocoe est dans la vision et augure les lendemains d’une musique davantage bâtisseuse des passerelles nouvelles.