Jazzmeia Horn, la preuve par le Schlachthof, qu’elle est une voix qui compte dans le jazz, et entend la rester pour longtemps.

En 2015, elle était lauréate du concours Thelonious Monk. Cela était-il suffisant pour être annoncée en si grandes pompes, être adoubée à ce point pour être décrite et présentée comme la nouvelle égérie du jazz vocal ? Les effets d’annonce qui précèdent un artiste ou parfois accompagnent son entrée en lice dans la scène, peuvent aussi s’avérer être de bons dols.

“Drôle” de nom, mais pas du tout une erreur, mais plutôt nom prédestiné avons-nous envie de dire. A ce propos d’ailleurs, ainsi l’artiste: “Mon nom est Jazzmeia Horn et ce n’est pas une erreur. Dieu ne fait pas d’erreur” .On peut déjà commencer à comprendre, pourquoi tant d’effervescence pour celle qui n’était encore que lauréate d’un concours, et avait tant de choses à prouver.

Puis 2017, l’album “A Social call“, dans lequel Jazzmeia Horn se livre officiellement et de manière plus concrète. Le grand public a l’occasion de se faire une idée précise de la chanteuse, loin du diktat des médias et des opinions sorties des cercles restreints, pour enfin découvrir cette voix tant vantée. Un album qui dessine en quelque sorte la personnalité de l’artiste, par le fil conducteur qu’elle choisit : On vit dans une drôle d’époque. Cet album se veut un appel à la responsabilité sociale de chacun, pour assumer un rôle utile dans sa communauté.

Annoncée comme tête d’affiche avec les autres Gregory Privat, Justin Kauflin au Jazzahead, en quarante cinq minutes, Jazzmeia Horn a mis tout le monde d’accord. Elle est bel et bien cette voix pleine d’assurance et de maturité qui excelle aujourd’hui dans le jazz. Une véritable démonstration de force. Avec une facilité mais redoutable efficacité, elle surfe dans les registres vocaux. Elle donne de la voix. Elle impressionne sur scène. Pour longtemps encore, la voix de cette texane soufflera tel un cor sur le jazz, pour la plus grande joie des mélomanes. Une performer de grande classe !