Hugh Coltman raconte Nat King Cole au “Magic Mirrors”.

Il y a des reprises comme cela qui, en plus de leur nature d’hommages, ont également cette qualité d’aller au-delà de l’individu et du domaine, pour éclairer sur des points insoupçonnés ou méconnus. C’est dans cette catégorie qu’il faut voir et ranger Shadows – Songs of Nat King Cole, de Hugh Coltman. Album sorti en aout dernier, sous le label Okeh.

©Tribune2lartiste/ Hugh Coltman
©Tribune2lartiste/ Hugh Coltman

 

Sur scène, Hugh Coltman aime à le dire et à le rappeler, derrière le joyeux drille qu’était Nat King Cole (de son vrai nom : Nathaniel Adams Coles), se cachait pourtant un homme meurtri par le racisme (la négrophobie Ndlr) de son environnement. Obligé de faire bonne figure en public, et souffrant forcément (?) en privé. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraitre, ce disque est un hommage à sa mère. Ce speech posé, l’anglais nous promène avec son style (sa mimique particulière) à lui dans le répertoire de Nat King Cole par des interprétations aussi déjantées que belles et chaleureuses.

En empruntant à Nat King Cole pour rendre hommage à sa maman, Hugh Coltman a le mérite de néanmoins poser le regard sur une société qui persiste dans ses travers les plus macabres, obligeant certains aux sourires de façade. Heureusement, il y a toujours la musique pour garder le smile.

Avec Coltman, le jazz a trouvé son bluesman. Ce n’est pas le public réuni dans la salle du “Magic Mirrors” le 17 octobre dernier, qui dira le contraire. Avec des musiciens bien au fait de leur sujet, Hugh Coltman a confirmé tout le bien qu’on dit de lui.