Chris Potter revient avec “SUNRISE REPRISE”

Le 14 mai 2021, la sortie de l’album du saxophoniste américain Chris Potter chez Edition Records sera officielle. La cinquantaine bien sonnée et les conditions qui prévalent dans le monde à cause de la covid-19 donnent une saveur particulière à cet opus de bonne facture, dont toutes les compositions sont de lui; devons-nous d’emblée souligner.

Nous sommes tout d’un coup, en studio. C’était une telle libération, un sentiment de liberté de créer et de s’exprimer collectivement. C’est ce qui a été la partie focale de cet album -il s’agit du trio, du partage d’énergie, reflétant nos pensées et sentiments et de tout ce qui se passe dans le monde

Chris Potter

On aurait presque envie d’adouber les décisions erratiques prises ci et là, par ces pompiers pyromanes, marchands et autres spéculateurs en charge de la crise plandémique euh pandémique qui attriste l’humanité. Oui, on serait tenté d’avoir un regard presque attendrissant pour ces dictateurs démocrates d’un autre genre, dont l’expertise en privation des libertés défient tout esprit se voulant quelque peu cohérent. Si l’on manque de recul nécessaire, on se laisserait à croire qu’ils ont rendu un véritable service aux artistes musiciens en les assignant de force à polir le canapé, en lieu et place de prester sur scène.

Car admet-on, par ses effets observés, cette période de musellement couplée à cet esprit de ratiboiser à tout va des politiques, cette période de sevrage de scène a été, et/ou serait propice à la réflexion, l’introspection, à l’écriture. Tel est le cas de Chris Potter dans son nouvel opus, comme pour de nombreux autres musiciens. Il faut préciser que nous parlons d’artistes musiciens; et non d’aventuriers ou autres adeptes de la cacophonie se voulant musicale. Mais ce qui est valable pour les artistes, ne l’est surement pas pour les politiciens. Et ces derniers n’ont aucun mérite, si ce n’est celui d’avoir démontré au monde que l’art est la vie et la politique son véritable poison, si entre les mains des charlatans.

Chris Potter@Tribune2lartiste

SUNRISE REPRISE est certes le résultat d’une période d’abstinence scénique due aux décisions politiques hasardeuses observées ci et là, mais inspiré par des événements sociétaux d’envergure. La pertinence de cet opus ne saurait donc en aucun cas, lui être redevable. Nous sommes en présence d’une oeuvre magistralement composée par un artiste inspiré ce, indépendamment des circonstances. En 5 titres, accompagnés de James Francies aux synthés et d’Eric Harland à la batterie, Chris Potter nous introduit 53 minutes durant, dans une méditation à la John Coltrane. Et lorsque vous plongez dans ‘Nowhere, Now Here/Sunrise Reprise’ le saxophoniste se saisit de votre souffle pour souffler pendant 24 minutes. On note de fait ici, que le trio exprime la joie de retrouver la sensation d’une vie normale, d’ailleurs Chris en parle: “Nous sommes tout d’un coup, en studio. C’était une telle libération, un sentiment de liberté de créer et de s’exprimer collectivement. C’est ce qui a été la partie focale de cet album -il s’agit du trio, du partage d’énergie, reflétant nos pensées et sentiments et de tout ce qui se passe dans le monde.”

SUNRISE REPRISE de Chris Potter est la célébration d’un retour à une certaine normalité, laquelle a été subtilisée aux artistes musiciens et à quasiment toute l’humanité. Une ode à la liberté, celle qu’on ne saurait jamais voler à l’art quel qu’il soit. Et avec son trio, Chris Potter vient d’en faire la démonstration, si besoin était encore…

Extrait de Serpentime