Categories: Coups de coeur

Carmen Paris sublime la Jota avec le Jazz.

Pour une amorce d’ouverture vers d’autres styles et au monde, le style ne pouvait trouver meilleure voix que celle de la longiligne Carmen Paris et de surcroit, aragonaise. Décidément, rien ne semble stopper dans son élan d’ouverture, l’artiste, créatrice et interprète Carmen Paris, que nous avons rencontrée aux côtés de la marocaine Nabyla Maan, dans le cadre de Visa For Music 2015.

Les deux femmes, dans un magnifique duo et accompagnées de musiciens [Pablo Martín Jones à la batterie, Peter Oteo à la basse, Tarik Hilal à la guitare et Mahmoud Chouki au banjo] bien à l’écoute de ces voix à la sensibilité débordante, ont offert une prestation (ici) colorée, intense et riche ; fusion de leurs deux cultures arabo-espagnole. Une formation qui porte le nom de Dos medinas Blancas et qui ouvre les styles originels des deux femmes à d’autres influences musicales.

©Tribune2lartiste.com/Dos Medinas Blancas et musiciens.

 

Carmen Paris, ce sont 4 albums dont le dernier paru en 2013 et porte le nom de EJAZZ con Jota, est un chef-d’œuvre. Carmen Paris, comme le suggère le titre de l’album, propose, infuse la Jota au Jazz. De cette in-fusion qui, loin de diluer la force du folklore espagnol, laisse plutôt transparaitre toutes les vertus de la Jota, le jazz se charge d’en donner un impact encore plus fort et parlant. La puissance vocale de la chanteuse, par des histoires subtilement racontées en anglais et/ou en espagnol enveloppant le tout dans une parfaite harmonie.

©Tribune2lartiste.com/Carmen Paris

 

EJAZZ con Jota une fusion folkloriquement jazz (jazzement folklorique), ressemble à un exercice de funambulisme, dans lequel le moindre faux mouvement aurait été fatal à son auteur. Mais avec beaucoup d’adresse, de maturité, Carmen Paris a su se mouvoir dans l’un comme dans l’autre rythme sans en trahir l’esprit ; mais en ouvrant vers une écoute et une lecture encore plus efficientes, agréables et belles. Une ode à la beauté de la différence, pour peu qu’on veuille accepter celle-ci comme une véritable source de richesse.

En écoute: “Mucho ringo-rango”

Jean-Jacques Dikongué

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