Coups de coeur

“IROKO”, une exploration dans l’africanité de la musique cubaine par Avishai Cohen via Abraham Rodriguez Jr.

Mine de rien, le contrebassiste, compositeur et interprète Avishai Cohen est, avec ce nouvel album, à son 20ième. Un album d’une saveur particulière, dans ce sens, qu’il est la concrétisation d’un rêve que nourrit depuis des années le contrebassiste, à savoir, une collaboration avec ses musiciens latins préférés. En l’espèce, l’association avec le maître conguero, chanteur et adepte de la santeria Abraham Rodriguez Jr., offre l’occasion d’assouvir enfin et souhaitons en partie déjà, cette envie.

Une rencontre, une amitié, il y a 30 ans, qui naît de ce que décrit le contrebassiste en ces termes: “En arrivant là où ils répétaient, j’ai entendu le piano et la conga faire du montuno [une figure d’ostinato répétitive], j’ai glissé le couvercle de ma basse et je me suis joint à eux. Nous ne nous connaissions pas encore, mais le reste est une histoire de nombreux concerts ensemble.

En associant Abraham Rodriguez Jr. au projet IROKO, consciemment ou pas, Avishai Cohen fait le choix de l’exploration de l’africanité musicale cubaine. C’est ainsi que plusieurs thèmes parmi les 14 que comporte l’album, font écho aux orishas yoruba. Entre la clave, les intonations de la contrebasse et le chant, Abraham Rodriguez Jr & Avishai Cohen nous transportent dans ce que l’on est en droit de nommer du jazz According to African spirit. La première piste The Healer  et la quatorzième Fly Me To The Moon qui respectivement ouvre et ferme l’album, se rejoignent dans leur fonction thérapeutique et d’évasion, et résument l’esprit de cet opus.

Un album qui respire quiétude, sérénité, avec ce côté apaisant qui puise sa source dans la spiritualité des divinités invoquées, sublimant l’harmonie entre le jeu léché à la contrebasse d’Avishai et le mélodique des congas de Abraham Rodriguez Jr. Aussi curieux que cela puisse paraître, IROKO nous semble l’album qui le mieux, dépeint toute la maturité et la profondeur musicales d’Avishai Cohen.

Jean-Jacques Dikongué

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